Et si c'était l'amour... ?

Les châtaignes ne sont plus. Depuis hier soir. Je les remercie.
Aujourd'hui, le gris domine. Morose.
Il continue de neiger, ou plutôt le ciel continue de neiger. Le pronom personnel il n'est pas approprié. S'agissant de neige, employer la forme impersonnelle est presque un affront. Elle mérite plus de respect, pour ce qu'elle est : sublime.
Observez-la tomber : elle prend son temps, ondule gracieusement, se pose à terre délicatement comme la caresse d'un amant bien attentionné.
Prélude à l'amour.
Elle couvre de blancheur : albe tendresse, pure, exquise.
Elle étreint. Je m'abandonne.
La neige. Le ciel neige. L'amour naît. L'amour neige.
Et si c'était l'amour qui neigeait ?
C'est ça. C'est exactement cela.
D'en-haut, les albes flocons tombent éperdument, l'amour neige.