dans la peau d’un tourneur/programmateur

Comme tous les mois, DirectBordeaux7 vous conduit au coeur d’un métier culturel dans l’ombre. Pour terminer l’année 2010, rendez-vous avec Eugene, programmateur au bar chilien el Chicho. A Bordeaux, peut-être plus qu’ailleurs, du bar au bar-concert (et souvent avec une cave), il n’y a qu’un pas. Franchi entre autres grâce à des programmateurs. Comme Eugene qui assure depuis février, ceux d’el Chicho, place des Capucins. Avant la toute première date en mars, le jeune homme connaissait bien les locaux, puisqu’il habitait l’appartement au-dessus. «J’allais y boire une bière avant de me rendre sur des concerts en ville», se souvient l’ancien barmaid de Cardiff. Après avoir suggéré l’idée au patron, qui lui donne carte blanche, il contacte des groupes. «Il n’y avait rien : ni sono, ni scène, ni flyers, juste une cave blanche : le premier concert était très underground». Bénévole puis dans la commission de programmation du festival Musicalarue à Luxey, la jeune carrière d’Eugene s’est construite naturellement sans formation préalable. Si ce n’est «l’éducation musicale» de ses parents, de Telephone à Charlélie Couture, «la meilleure des pédagogies». Tournée aujourd’hui vers la pop et la folk, l’ancienne banque accueille près de deux concerts par semaine. «Je ne voulais pas en faire une cave rock au départ car il existe autre chose à Bordeaux et notamment une excellente scène pop indépendante via les Crane Angels, April shower...». Une tonalité que l’on retrouve dans la tête d’affiche accueillie samedi : les parisiens de Baden Baden, découverts sur internet, une des ressources essentielles pour la professsion. A leur arrivée en milieu d’après-midi, Eugene veille au bon fonctionnement des balances du groupe. Deux premières parties les précèdent. Au final, se produiront un quatuor, un quintet et un duo ce qui complique les réglages techniques.