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Le 5 décembre, commémoration de l’assassinat du syndicaliste Farhat Hached

Par Haykel


n8865944946_404248_3024.jpgLe contenu de cette note m’a été inspiré par mon amie, la talentueuse blogueuse Djemâa Chraiti. L'histoire de son père me rappelle une autre histoire douloureuse.
Dimanche le 5 décembre c’est la commémoration de l’assassinat du syndicaliste Farhat Hached, figure bien connue du syndicat international, homme politique tunisien, un être généreux et sincère. Je ne l’ai pas connu mais je suis fier de le compter parmi les membres de ma famille. Il est l’oncle de ma mère. Depuis mon jeune âge et pendant toute ma scolarité le nom de Farhat Hached m’a accompagné. Et chaque fois qu’on évoquait son nom, son parcours  ou son assassinat, l’émotion m’envahit. Il y a quelques années en arrière j’avais eu la visite de son épouse Oum El Khir qui m’a raconté la dernière journée du défunt. Un petit rappel historique: le 5 décembre 1952 en pleine lute contre le protectorat français, Farhat Hached (38 ans) est victime d’un guet-apens. Il a été exécuté froidement alors qu’il conduisait sa voiture à la sortie de Radès, une banlieue tunisienne. Une première voiture a tiré sur lui et l’a blessé à l’épaule et à une main et une seconde s’est arrêtée pour l’achever d’une balle dans la tête. Oum El Khir a poursuivi son poignant récit pendant une bonne heure. Elle s’est souvenue de tous les détails de cette journée funeste. Son dernier petit déjeuner, les habits qu’il portait, les amis qu’ils allaient voir, la nouvelle de son soi disant “accident” et la longue attente avant la confirmation de son décès qui a suivi cette interminable journée. Cet assassinat politique comme plusieurs d’autres dans de nombreux pays est resté impuni. Plusieurs hypothèses sont avancées et dont la plus crédible est l’incrimination de l’Etat Français de l’époque. Depuis plusieurs années sa famille cherche la vérité sur cet assassinat, frappe à toutes les portes, remue ciel et terre pour trouver des indices, récolte des informations afin de confondre les responsables... Deux groupes sur Facebook comptabilisent ses recherches. L’attente d’Oum El Khir, de ses enfants, de sa famille et des tunisiens en général constitue une lutte contre l’arbitraire et l’oubli. L’attente pour soulager la mémoire collective. L’attente pour faire un deuil définitif. L’attente pour mettre fin aux doutes. L’attente pour guérir des plaies qui resteront à jamais ouvertes à défaut de trouver et de punir les coupables.

Haykel Ezzeddine

Photo d'archive

Texte paru dans le blog collectif le 5 décembre 2010


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