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On peut aussi aimer Sarkozy

Publié le 09 décembre 2010 par Bernard Girard
J'ai croisé hier des sarkozystes, deux jeunes femmes charmantes, de droite, catholiques, de milieu traditionnel mais actives, rien à voir avec Nadine Morano, plutôt le genre Valérie Pécresse. C'était dans un de ces dîners entre invités qui ne se connaissent pas et ne se reverront probablement jamais où la conversation, à force de passer d'un sujet à l'autre, finit par tomber sur notre Président. Rien d'agressif dans les propos des uns et des autres, plutôt de la réserve et si la critique était, chez plusieurs convives, à fleur de peau, elle prenait la forme de l'ironie, de l'amusement lorsque ces deux jeunes femmes nous dirent qu'elles l'appréciaient tout particulièrement. C'est si étonnant en ces jours de sondages calamiteux que force fut de leur demander pourquoi. Leur réponse : il parle bien.
Elles auraient pu citer son dynamisme, sa manière de faire avancer les dossiers, son efficacité, ses réformes, l'un ou l'autre de ces arguments qu'avancent les militants UMP (ce qu'elles ne sont pas). Non, elles nous ont parlé de la manière dont il s'exprime. Et comme nous étions tous plutôt d'accord pour dire que la grammaire et l'élégance du style ne sont pas ses premières vertus, elles nous ont expliqué qu'elles comprenaient ce qu'il dit. Il est vrai qu'il n'y a chez lui ni la délicieuse ambiguité de Mitterrand ni la clarté trompeuse de Giscard ni la componction ennuyeuse de Balladur ni l'invention verbale de Ségolène Royal ni, bien sûr, le brouillamini technocratique de Rocard. Il y a autre chose, une autre chose qui ressemble assez bien au discours franc et carré, dynamique et entraînant de ces patrons de choc qui adorent jouer au tribun dans les réunions de cadres.
Je dis cela sans ironie. Sarkozy est moderne en ce qu'il parle aussi mal mais avec autant de conviction, de franchise et d'engagement personnel qu'un patron de PME qui n'a pas fait l'ENA et s'en félicite. C'est sans doute ce que ces deux jeunes femmes appréciaient chez lui. C'est aussi ce qui en exaspère plus d'un.

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