Magazine Régions du monde

Fluminense, champion du Brasileirão : les raisons d'un succès

Publié le 06 décembre 2010 par Tinkofr
Le championnat national do Brasil vient de s'achever en apothéose pour le doyen des clubs de Rio : le Fluminense FC a en effet obtenu à l'arrachée (à l'issue d'une difficile victoire 1 à 0 contre le déjà relégué Guarani, but de l'ephémère rennais "O Sheik" Emerson) son deuxième titre de champion national, 26 ans (!) après l'unique taça remportée par les Washington et Assis (le frère de Ronaldinho). Le titre national reste donc la propriété de Rio (mon Flamengo ayant été sacré champion l'an dernier, un lointain souvenir désormais pour une équipe ayant flirté avec la rélégation toute l'année et qui termine 2010 à une triste 14ème place...), répétant la même histoire qu'en 1983-1984 (Fluminense succédant à Flamengo).  

Fluminense, champion du Brasileirão : les raisons d'un succès

Le Flu champion du Brésil, saison 2010

Le Cruzeiro de Belo Horizonte termine le championnat second, à deux points du Flu, en dépassant sur le fil les infortunés Corinthians (du sumotori Ronaldo), qui n'avait pourtant quasiment pas quitté l'une des deux premières places de la saison.
Même si mon coeur rubro-negro saigne de voir l'un des grands rivaux de Fla l'emporter cette année (encore que, c'est un moindre mal, ce n'est pas non plus Vasco l'honni qui est titré !), force est d'avouer que ce deuxième titre (que les torcedores du Flu voudraient transformer en troisième, incluant l'ancienne Taça de Prata obtenue en 1970...avant la création du Brasileirão) est finalement mérité, et ce malgré la rude concurrence orchestrée par les paulistas corintianos -qui disposaient d'après moi du meilleur effectif du pays, avec Elias (déjà recruté par l'Atlético de Madrid), Jucilei, Jorge Henrique, Bruno César, Dentinho ou Ronaldo donc. Mérité car le Flu n'a pas quitté non plus les deux premières places  depuis la 6ème journée du championnat, dans un véritable mano a mano avec les Corinthians, occupant tout de même 18 fois (sur 38) la tête du championnat.
Comment expliquer qu'un club moribond l'année dernière, n'ayant miraculeusement échappé à la degola (descente) qu'en toute fin de championnat, soit aujourd'hui sacré champion brésilien ? Le miracle tient en trois noms selon moi : Conca, Muricy Ramalho et Celso Barros.
# Dario Conca est tout simplement le meilleur joueur du Brasileirão depuis deux saisons maintenant. Tout à la fois meneur de jeu, buteur (9 buts cette saison) et passeur décisif (à 16 reprises !), il a réussi l'exploit de faire oublier aux tricolores qu'il était argentin (énorme rivalité entre les deux frères ennemis du continent !), à tel point qu'une campagne a été lancée pour qu'il soit naturalisé brésilien et puisse jouer avec la Seleção, lui qui à 27 ans n'a pas eu encore l'honneur de revêtir la tunique albiceleste de l'Argentine (Maradona puis Batista ont-ils du caca devant les yeux ??). Il a simplement été stratosphérique cette saison, en participant de surcroît à l'intégralité des 3.420 mn (38 journées fois 90 minutes) du championnat ! Il est en fin de contrat l'année prochaine, et s'il privilégie de continuer à jouer pour le Flu, il devrait faire l'objet d'un siège appuyé de la part des grands clubs européens durant l'intersaison (voire dès le mercato de janvier)...

Fluminense, champion du Brasileirão : les raisons d'un succès

Conca à cheval dans l'Engenhão hier soir ! 

# En remportant son 4ème titre en 5 ans (après le triplé obtenu avec le São Paulo FC de 2006 à 2008), Muricy Ramalho a confirmé son statut de meilleur entraîneur actuel du championnat brésilien. Arrivé en début de saison du côté de Laranjeiras (le quartier de Rio où siège le club tricolor), il a progressivement diffusé de la confiance et du talent dans l'équipe, et a planté une banderille quasi définitive à la fin juillet, en refusant de reprendre la Seleção abîmée par Dunga le bourrin, faisant alors d'une pierre deux coups : statut d'idole auprès de tout ce que la terre comporte de supporters de Flu (bon ils ne sont pas si nombreux non plus ;), et coup de Jarnac subtil  au principal rival, les Cortinthians de São Paulo...puisque l'heureux élu à la tête de l'équipe nationale fut finalement Mano Menezes...jusqu'alors entraîneur en chef de la plus populaire équipe paulista !
# Dernier "pilote "du succès du Flu (mais pas le moindre), Celso Barros est le président de la mutuelle de santé carioca Unimed, mais aussi (et surtout) le généreux sponsor de l'équipe tricolor depuis 1999 -année lamentable où Fluminense fut bien près de disparaître du paysage footeux brésilien, en descendant alors en 3ème division !  C'est que le Celso en question est un tricolor apaixonado et doente (soit un supporter dingue de son équipe), et qu'il n'a pas lésiné depuis 12 ans en matière d'investissement financier dans le club ! Et en particulier cette année, où il est le sponsor maillot principal, achète un paquet de panneaux autour des stades où joue le Flu, et plus fort encore, où il paie directement de la poche de son entreprise (!) quelques-uns des salaires les plus importants du club (ainsi ceux de Muricy l'entraîneur, du toujours blessé et ex-lyonnais Fred ou encore du luso-brésilien Deco, ex-grand joueur et actuel pas grand-chose, il faut bien le dire...). Cette Celso-dépendance a d'ailleurs quelque chose de vraiment malsain : le nouveau président du Fluminense, le jeune avocat Peter Siemsen, est un simple affidé à Barros, qui est le vrai dirigeant en coulisses du club...

Fluminense, champion du Brasileirão : les raisons d'un succès

Celso Barros et son petit Fred

Bravo donc au Fluminense pour ce titre (ça me pèse de le dire...). 2011 sera une autre année, la dernière de Ronaldo en tant que joueur  (il veut absolument gagner la Libertadores 2011 avec les Corinthians pour clôre sa glorieuse carrière), l'occasion aussi pour le Flu de laver un noir souvenir, la défaite en finale de cette même Libertadores en 2008, aux penalties, dans un Maracanã plein et desespéré. Mais 2011 sera aussi et surtout l'année de la rédemption pour mon Flamengo, de retour au sommet après une saison toute pourrie ! Vamos mengão !

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tinkofr 297 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte