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La radasse de la méduse

Publié le 07 décembre 2010 par Ladytelephagy

RadassedelaMeduse

Avec mes états d'âmes puis mes changements professionnels en novembre, j'ai l'impression de vous avoir parlé de très peu de dorama de cette saison. C'est pas comme si ceux que j'attendais le plus (Mori no Asagao et Marks no Yama) s'étaient précipités pour être sous-titrés, d'un côté. Mais c'est pas une raison. Je manque à tous mes devoirs. Je m'en vais donc réparer cette erreur en vous parlant ce soir de Nagareboshi.
Oui alors déjà, rien que le titre, on sait qu'on va donner dans la romance. Je sais pas pourquoi mais, vous me parlez d'étoile filante, je pense romance. J'ai sans doute regardé trop de séries asiatiques.

Mais Nagareboshi s'annonçait comme une romance d'un genre un peu à part, plus tragique. Et quand, comme moi, on en a soupé de la romance sirupeuse, et qu'en plus on aime bien les personnages qui souffrent (oui je suis sadique), Nagareboshi revêtait presque de l'intérêt. Songez un peu que l'héroïne principale, interprétée par Aya Ueto qui est quand même la petite fiancée des spectateurs japonais, était rien moins qu'une prostituée ! Une prostituée comme enjeu féminin principal d'une série ? Je dis oui.
En fait j'ai tellement dit oui que je me suis enfilé les deux premiers épisodes l'un à la suite de l'autre.

Et pourtant on nous a encore fourgué du pathos par cagettes entières, jugez plutôt : l'élément déclencheur de l'intrigue, c'est que la petite sœur du personnage masculin, atteinte d'une je sais pas quoi au foie (je m'en fous, en toute sincérité), a besoin d'une greffe. Si, ils ont osé : une gamine malade. Puis pas une pisseuse chiante, non, une gosse adorable, naturellement, pleine de vie et d'entrain, et avec une personnalité d'artiste, des projets d'avenir... n'en jetez plus.
Mais il fallait bien ça pour provoquer l'impossible : faire en sorte qu'un gentil employé de l'aquarium, pas spécialement expansif, décide d'épouser une prostituée dans un mariage arrangé. Pourquoi ? Parce que lui, veut sauver sa frangine et que la putain est potentiellement compatible, et qu'elle, elle a une grosse dette à éponger et que si elle contracte ce mariage, elle a négocié quelques millions de yen. Vous excitez pas, on parle en yen. Jamais on ne parviendrait à les faire se marier sans cette gamine, donc. Car l'idée c'est vraiment, encore une fois, de rapprocher deux personnes que tout oppose, et là, la catin, c'est fort, quand même.

J'ai l'air méchante, là, comme ça, mais attendez. Je suis juste en train de vous dire que Nagareboshi marche sur une corde raide.
La bonne nouvelle, c'est que Nagareboshi a un bon sens de l'équilibre.

Et l'explication tient en un mot : casting. Je suis la première surprise, croyez-le bien, mais il s'avère que le casting est solide ; oui, je parle d'une série avec Aya Ueto dedans. On s'attendrait à une certaine facilité ou, tout du moins, un peu de caricature. La prostipute qui est forcément vulgaire ou désabusée, le mec renfermé qui vit isolé... balancez tout ça aux ordures, Nagareboshi propose des personnages nuancés, grâce à une interprétation moins factice que la moyenne, voire carrément convaincante (un peu de surjeu ponctuel n'ayant jamais tué personne, mais comme c'est vraiment ponctuel, c'est pas grave).
Aya Ueto a beaucoup progressé. J'étais étonnée. En gros, à part dans une scène où elle se fritte avec... je vous dirai pas qui, c'est pas mon genre... elle reste très posée, très mesurée, c'est de la belle ouvrage. Il y a un gros travail sur les regards, sur les attitudes, et quand on l'a vue dans... mon Dieu, à peu près tout, on mesure le chemin parcouru. Ça me donnerait presque des regrets de n'avoir même pas jeté un œil à Juunen Saki mo Kimi ni Koishite, dites donc. Et puis en face, Yutaka Takenouchi, même fichtrement vieilli (diantre !), a du répondant. Sans compter que Yuuka Itaya s'en sort pas mal aussi dans de nombreuses scènes. Bref, il y a du monde qui s'est donné du mal pour éviter à Nagareboshi de verser dans l'ornière et ça fait plaisir.

Du coup, c'est plus touchant qu'il n'y parait, leur histoire. Et je pressens que d'intéressantes questions peuvent encore se poser sur la prostitution, puisqu'après tout, Risa va épouser un homme pour de l'argent, hein...
Car ce n'est pas fait. Non, ils ne sont pas mariés dés le pilote, et ça, j'apprécie. Plutôt que de nous les mettre à la colle pour les faire tomber amoureux vite fait bien fait, oui mais finalement non, ah mais si, là, on prend le temps. Au bout de deux épisodes, les choses se mettent en place lentement, on peaufine le ressenti des personnages, on explore leurs motivations, leurs regrets, et on prépare la réaction de l'entourage. C'est bien vu.

Ah, ça c'est sûr. Nagareboshi n'est pas une révélation. Faut rien exagérer. Mais dans son genre, elle est plutôt pas mal, cette série. Elle sacrifie aux clichés du genre et parvient néanmoins à faire un travail décent sur le plan de la dramatisation. C'était pas gagné, vu le pitch et l'évènement déclencheur, et pourtant, ils l'ont fait, ils ont réussi une série du lundi soir. Un grand bravo à Fuji TV, ça fait quand même 6 mois qu'ils y avaient échoué. Vu que la prochaine série du créneau devrait se dérouler dans un lycée, avec Erika Toda dans le rôle principal, essayons d'en profiter le temps que ça dure...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nagareboshi de SeriesLive.
Je persiste à penser que Kimi ni Tsuita Uso faisait un meilleur titre...


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