L'Eglise a besoin de l'Eglise (nous)

Les récents événements en Côte d'Ivoire ont fixé le zoom sur l'Afrique qui souffre. Dans les journaux, sur Internet ou à la télévision, on voit souvent des tas de gens qui ont des solutions plein la bouche, qui donnent des conseils, qui fustigent l'Eglise pour çi ou ça. Mais sait-on que le quart de l'aide humanitaire en Afrique provient de la seule Eglise catholique et que cette Eglise catholique qui aide, c'est tout un peuple de fidèles qui donne?

En France, c'est un peu la même chose. L'Église peut nous aider, nous accompagner, nous redonner vie mais elle a toujours autant besoin de nos dons et de notre implication, quel que soit notre âge, quels que soient nos moyens.

Une grande partie des dons des fidèles permet de payer nos prêtres, de leur offrir une vie décente, de leur donner les moyens d'agir tout au long de notre vie. De la joie du baptême à la tristesse de la mort. Des sourires du mariage aux larmes de la maladie. Du bonheur de la famille à la souffrance de la solitude. De la splendeur de la foi aux doutes du questionnement. De la richesse utile à la pauvreté nécessiteuse.

Ces dons permettent également à nos paroisses d'être des lieux de vie joyeuse, de paix partagée et d'amour fraternel.

L'Eglise nous accompagne chaque jour sur notre chemin d'humanité. Sur notre route de foi, nos sentiers d'espérance, nos pistes de charité.

Dans quelle société voulons-nous vivre?

Pour accomplir ce magnifique projet de civilisation d'amour, elle a besoin de nous tous. Car l'État ne l'aide pas, ne la subventionne pas. Car le Vatican vend ou gère les immeubles qui lui ont été donnés mais redistribue chaque année beaucoup plus qu'il ne reçoit (ses comptes sont publics). Car les mécènes se font plus rares dans un monde individualiste.

Aussi si nous voulons pouvoir continuer à :

• jouer aux billes à côté des autels,
• faire des oreilles de lapin à de vieux curés en aube,
• écouter les ronflements d'une grenouille de bénitier fatiguée,
• siffler des Je Vous Salue Marie sur les routes de Chartres,
• distribuer des louches de soupe à des personnes perdues,
• jouer de l'orgue en mélangeant les pédales,
• ricaner grassement dans de drôles de conférences sur la sexualité,
• accueuillir des sans-abris à la recherche de chaleur,
• appeler "mon père" un jeune prêtre à l'agenda rempli comme Sarkozy,
• confesser tremblotant qu'on a tant désiré tuer le sale chien du voisin,
• regarder la jolie blonde du premier rang en écoutant une homélie sur l'amour qui peut tout,
• faire des soirées prières garnies de salades de nouilles,
• communier le cœur battant en se disant qu'après tout ira mieux,...

... bref si nous voulons vivre dans une communauté aimante, accueillante et remettre l'Eglise au milieu du village...
N'oublions jamais de donner au denier de l'Eglise.