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Les capitaux risqueurs indispensables au développement de l'innovation ?

Publié le 05 décembre 2010 par Martinez

businessfinanceJ'ai retrouvé un article que j'avais stocké il y a deux ans et qui avait pour objet de promouvoir la filière capital risque. Loin de moi l'idée de remettre en cause le bien fondé et l'utilité des sociétés de capital investissement...d'ailleurs en France c'est plutôt le manque que le trop plein de véritable capitaux risqueurs.

Par contre ce qui m'interpelle c'est l'argumentaire développé. Je reprend certains éléments associé à des commentaires.

Dans l'article est indiqué que l'innovation ne découle pas seulement d'une excellente idée et d'un dur labeur. Il est également nécessaire de disposer de capitaux pour l'exploiter, et en général les banques ne sont pas disposées à financer la création d'entreprises qui présentent de grands risques. C'est là où les spécialistes du capital risque entrent en jeu.

C'est grâce à ces spécialistes qu'un grand nombre d'innovations ont été mises sur le marché. Sans eux, elles seraient restées au stade de projet dans les laboratoires de chercheurs et dans l'esprit d'innovateurs, a déclaré la vice-présidente de l'Association nationale des spécialistes du capital risque (National Venture Capital Association ou NCVA), Mme Emily Mendell, lors d'une interview.

Les spécialistes du capital risque, a-t-elle dit, recherchent des technologies qui bouleversent le statu quo, car c'est là où on peut faire le plus d'argent. Un grand nombre d'entre eux sont d'anciens scientifiques et des créateurs d'entreprise qui sont capables de découvrir les meilleures occasions.

Peut être qu'aux USA les chargés d'affaires sont d'anciens chefs d'entreprises, en France je n'en ai pas encore rencontrés...

Ensuite Mme Emily Mendell qui était (ou est encore) Vice-présidente de l'Association nationale des spécialistes du capital risque poursuit en indiquant que Microsoft, Apple, Intel, Genentech, Google, eBay, Cisco, AOL et Amgen figurent parmi les sociétés qui ont démarré grâce à des capitaux à risque.

Ce qui est faux en tout cas pour Google...les capitaux risqueur ont tout d'abord fermé la porte aux deux créateurs, ce sont deux business angels qui ont amorcé le projet à savoir l'ancien Président de SUN et un professeur de leur université....

Puis elle poursuit « Au cours de l'année écoulée c'est le secteur des technologies non polluantes qui a connu la croissance la plus rapide parmi les entreprises financées par les spécialistes du capital risque. Il s'agit d'entreprises qui innovent dans des domaines tels que les énergies de remplacement et les énergies renouvelables, la réduction de la pollution et les économies d'énergie, le recyclage et la production d'électricité au moyen de techniques plus perfectionnées et plus durables. Il s'ensuit que le secteur du capital risque est bien en mesure d'aider notre planète dans ces domaines très importants. »

Qu'est-ce qui rend une entreprise risquée ?

« Les spécialistes du capital risque recherchent en général des entreprises qui viennent de voir le jour et qui n'ont pas souvent un plan d'entreprise ou des installations. Parfois, l'entreprise n'en est qu'au stade de l'idée ; parfois, c'est un projet issu d'un laboratoire d'université».

Si cela est relativement exact il faut quand même nuancer car si les capitaux risqueurs cherchent des ruptures technologiques elles doivent être accompagnées d'un volant de chiffre d'affaires. En effet la phrase fétiche de nombreux capitaux risqueur est la suivante: "nous ne sommes pas là pour évangéliser vos cibles commerciales". Ce faisant revenez nous voir lorsque vous aurez déjà un carnet de commande rempli...

D'ailleurs aux USA le premier financeur en phase d'amorçage sont les particuliers (business angels) et non pas les capitaux risqueurs.

De plus elle indique que les capitaux risqueurs investissent des fonds mais aussi collaborent avec la direction de l'entreprise en lui fournissant des conseils et le savoir-faire qui peuvent l'aider à réussir. « Les spécialistes du capital risque occupent presque toujours un siège au sein du conseil d'administration de la nouvelle société et veillent à ce que celui-ci adopte les stratégies les meilleures. Les investissements effectués à l'aide de capitaux à risque sont presque toujours réservés à la recherche et au développement, à la commercialisation, à l'embauche de salariés et à l'accroissement du chiffre d'affaires, c'est-à-dire à l'expansion de la société. »

En France certains capitaux risqueurs refusent d'intervenir au sein des conseil d'administration afin de ne pas risquer d'engager leur propre organisme en cas de problème (gestion de fait, soutien abusif...)

Mme Emily Mendell fait ensuite un bilan sur les investissements:

"Lors de son lancement la jeune société ne fait pas de bénéfice et consacre ses fonds à son développement. Les investissements à l'aide de capitaux à risque ont en général une durée de cinq à dix ans maximum. Pendant cette période, et en général jusqu'à ce que l'entreprise se transforme en société anonyme en émettant des actions ou jusqu'à ce qu'elle soit acquise par une société plus grande, les investissements du spécialiste du capital risque n'ont aucune valeur monétaire.

Sur les quelque 11.000 entreprises financées au moyen de capitaux à risque dans les années 1990, environ 14 % sont devenues des sociétés anonymes et 33 % ont été acquises par d'autres sociétés, ce qui a permis aux investisseurs de faire des bénéfices.

D'où viennent les capitaux à risque ?

Les capitaux à risque sont issus principalement de grands investisseurs institutionnels, tels que les caisses de retraite publiques et privées, les fondations et dans une moindre mesure les personnes très riches. « Ces investisseurs, a dit Mme Mendell, placent leur argent dans une société en nom collectif créée avec un établissement de capital risque. Cette société se compose d'associés qui sont responsables des capitaux investis dans une entreprise présentant de grands risques. » Les investisseurs cherchent à obtenir un taux de rendement bien supérieur à celui qu'ils obtiendraient en Bourse pour leurs capitaux.

Si la plupart des capitaux à risque sont investis aux Etats-Unis, les spécialistes américains du capital risque s'intéressent de plus en plus à des entreprises à l'étranger, notamment en Chine, en Inde, en Israël, en Europe de l'Est, en Asie du Sud-Est et au Canada. Ils suivent les créateurs d'entreprise et vont donc là où de grandes idées sont mises en pratique, a-t-elle fait remarquer.

Ce genre d'investissements, a-t-elle ajouté, est essentiel à l'innovation, à l'efficacité et à l'amélioration des techniques et des produits. Seuls les spécialistes du capital risque sont disposés à investir dans des entreprises risquées et ils le font d'une manière particulière et utile en collaborant avec le créateur d'entreprise pour donner vie aux meilleures idées.

Pour terminer ce billet et répondre à son titre on peu considérer que les capitaux risqueurs constituent un maillon essentiel pour permettre aux entreprises de croître. Mais bien qu'essentiel ils constituent la seconde marche de l'échelle de la croissance; la première est comprend la love money (l'argent de la famille des proches, l'argent du cœur) et les business angels....

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