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Productions Jeun’est: Formation en techniques de scène

Publié le 08 décembre 2010 par Raymond Viger

Productions Jeun’est

Les techniciens de scène de demain

Loin des projecteurs, Productions Jeun’Est est devenu un véritable tremplin vers le monde du spectacle pour des jeunes décrocheurs.

Frédéric Lacroix-Couture   Dossier Art et spectacle, Communautaire

productions-jeun-est-techniciens-de-sceneL’organisme qui fêtera bientôt ses 15 ans, fournit des techniciens de scène à des grandes entreprises artistiques telles que le Cirque du Soleil. Présentation des coulisses d’une organisation créative.

À l’intérieur de cette ancienne école primaire de la rue Hochelaga, à Montréal, les couloirs blancs sont déserts en cette heure du dîner. Il faut se déplacer jusqu’au bout du corridor, au premier étage, pour apercevoir une quinzaine d’étudiants assis à différentes tables, rigolant et discutant. Ces jeunes qui ont  eu de la difficulté à l’école aspirent tous à intégrer le marché du travail grâce à une formation en technique de scène.

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Pier Colbert

L’homme derrière cet espoir est Pier Colbert. Il a travaillé avec des grands noms de la culture québécoise: le Groupe Sanguin, Michel Rivard, Louise Forestier et Jean-Marc Parent. L’univers artistique le passionne et celui de la jeunesse aussi.

Durant 5 ans, celui qui a dirigé plusieurs festivals et a aussi travaillé pour Guy Laliberté, de 1993 à 2005, a œuvré à titre de président de la Maison des jeunes, MAGI, dans la métropole. À la tête de cet organisme, M. Colbert a côtoyé des adolescents en difficulté et s’est aperçu qu’un meilleur soutien pouvait leur être apporté. «J’ai toujours cru à l’éducation et je me disais qu’il y avait quelque chose à faire au niveau de la formation», explique-t-il.

Productions Jeun’Est

Mis sur pied en 1996, Productions Jeun’Est cherche à contrer le décrochage scolaire en formant des Montréalais de 18 à 30 ans aux métiers d’arrière-scène tout en répondant aux besoins de main-d’œuvre dans l’industrie du spectacle.

En dix mois, les participants apprennent la sonorisation, l’éclairage et le gréage qui consiste à planifier tout ce qui est relié aux cordes, aux câbles et aux systèmes d’accrochage des artistes. Des formations secondaires sont aussi offertes telles que le dessin technique, la régie d’instruments et la menuiserie. Et les étudiants n’ont rien à débourser grâce à une subvention d’Emploi Québec.

Chapeauté par la Commission scolaire de Montréal, le programme ne compte pas seulement des décrocheurs scolaires, mais aussi des personnes qui ont «décroché socialement». Par ce terme, la directrice de la formation, Suzanne Desbiens, désigne ceux qui ont déjà fait des études collégiales ou universitaires dans divers domaines, mais sans avoir trouvé un métier qui les intéressait. Ils finissent alors par abandonner.

Myriam Dubreuil a étudié dans plusieurs domaines avant d’atterrir à Productions Jeun’Est. Seulement après 3 mois de formation, la jeune femme de 28 ans se dit beaucoup plus confiante en son avenir professionnel. «Je n’ai plus de doutes. Ce n’est pas comme mes études collégiales en sciences humaines dont je ne voyais pas du tout où elles me menaient.  La formation ici est plus précise et plus courte aussi», affirme-t-elle.

David Vallois, 22 ans, entrevoit quant à lui une opportunité de réintégrer le marché du travail. Après des études en manutention, il n’a pu dénicher un emploi dans ce domaine. Comme il s’intéresse à l’univers des arts, un organisme d’insertion sociale l’a référé à Productions Jeun’Est.

Même s’il n’avait aucune connaissance en techniques de scène, contrairement à Myriam qui a déjà touché à la conception de décors, David n’éprouve pas trop de difficultés à s’adapter. «Je commence à être plus à l’aise avec le gréage. Je partais de zéro. Je ne savais même pas faire des nœuds avant», raconte-il.

Les deux futurs techniciens apprécient l’interaction entre les participants. «On s’entraide beaucoup dans le groupe et les liens se créent facilement. Personne ne fait sa petite affaire tout seul. Je me souviens que les étudiants à l’université ne voulaient même pas prêter leurs notes de cours», raconte Myriam.

Du Cirque du Soleil à la TOHU

La réputation de cet organisme à but non-lucratif n’est plus à faire. Productions Jeun’Est a fourni au Cirque du Soleil, à Spectra, au spectacle Cavalia ainsi qu’à la TOHU plusieurs de leurs techniciens. «Notre carte de visite se résume par le bon travail de nos techniciens que nous envoyons sur des contrats. Les clients sont impressionnés par la qualité de nos finissants», affirme fièrement Pier Colbert.

La capacité du programme à s’adapter aux nouvelles réalités du monde du spectacle a aussi joué pour beaucoup dans la reconnaissance de l’organisme. Suzanne Desbiens mentionne que le secret de Productions Jeun’Est se situe dans sa capacité à répondre rapidement aux attentes du  marché par rapport aux qualifications de la main-d’oeuvre. Au cours d’une session, Productions Jeun’Est peut modifier le contenu d’un atelier afin que leurs étudiants détiennent les nouvelles compétences exigées par le marché.

Prodigium

Pour la direction, il est important que les finissants trouvent un emploi. Après avoir offert pendant 10 ans des services de conception et d’organisation d’événements, Productions Jeun’Est a décidé de lancer en 2006 Prodigium, une division dédiée exclusivement à la vente de services aux entreprises.

Le taux de placement, présentement de 80 %, n’est pas seulement le résultat de la qualité de la formation, mais aussi du talent et de la persévérance des étudiants. «C’est un métier qui n’est pas nécessairement facile. Ça demande du caractère», précise M. Colbert.

La routine et le 9 à 5 n’existent pas dans ce domaine. Les responsables de l’organisme montréalais jugent que le rythme de vie particulier du métier convient parfaitement à la génération actuelle et aux décrocheurs.

Lorsque vous assisterez à un prochain spectacle du Cirque du Soleil ou à un événement artistique d’envergure à Montréal, dites-vous qu’il y a certainement derrière cette création un ancien jeune en difficulté qui a franchi les portes de Productions Jeun’Est.

Les jeunes terminent leurs stages à la fin novembre. Leur premier contrat en tant que finissant sera le spectacle de financement du Café-Graffiti qui aura lieu le 20 novembre prochain au Skatepark le TAZ. Une belle occasion de soutenir les jeunes autant du Productions Jeun’Est que du Café-Graffiti. Un rendez-vous à ne pas manquer.

Pour informations sur les techniques de scène: www.jeunest.qc.ca

Pour le spectacle de financement du Café-Graffiti: 514-259-4926, par Internet ou encore sur le réseau Admission.

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