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De l’amour chez les particules

Publié le 06 décembre 2010 par Jeanjacques

il en est dans le règne des particules tout autant que dans celui de animal dont l’humain est issu, d’identiques rapports d’amour, de haine et d’indifférence. On peut même se demander si les déterminations chez celui-ci (l’homme), ne sont pas directement issues de celles-là (les particules). Et en effet, nous retrouvons à l’identique chez nos trois particules fondamentales les phénomènes d’attraction passionnelle, le rejet de son semblable et une sagesse ignorante des passions particulaires. L’amour réciproque que se portent proton et électron a de quoi nous étonner comme la répulsion mutuelle entre protons et entre électrons, et le manque de réactivité du neutron lorsqu’il se sépare de son compagnon proton dans l’atome n’est pas sans nous questionner.

Le phénomène physique à l’origine de ces passions d’attraction ou de répulsion a pour nom la charge électrique (entre proton et électron) ou nucléaire (entre proton et neutron)

Ainsi, si on se réfère à la définition commune :

« « La charge électrique est une propriété fondamentale de la matière qui lui permet d'interagir par le biais de champs électromagnétiques. La force résultant de cette interaction produit un mouvement de matière chargée, le courant électrique. La charge électrique est une notion abstraite , comparable à celle de masse, qui permet d'expliquer certains comportements. Contrairement à la masse, la charge électrique peut prendre deux formes, que l'expérience amène à considérer comme « opposées » ; on les qualifie arbitrairement de positive et négative. Deux charges de même nature, deux charges positives par exemple, se repoussent, alors que deux charges de nature opposée s'attirent » 

Ainsi la charge électrique permet à la particule d’interagir en créant un mouvement, la charge est à l’origine de ce mouvement ou tout du moins y contribue par le biais de champs électromagnétiques que la charge suscite justement. La charge serait donc cette « notion abstraite » qui aurait pourtant la fonction réelle de créer du mouvement. Nous apprenons avec surprise que les particules ont cette faculté abstraite de produire de l’énergie de mouvement sans limite aucune, de l’énergie infinie donc, sans qu’elles en perdent le moindre petit joule. A chaque fois qu’un électron passera à la portée d’un proton, un mouvement sera suscité gratuitement par les charges respectives. Et ainsi nous avons la plus spectaculaire entorse quotidienne portée au principe de conservation de l’énergie qui veut qu’on ne saurait produire un mouvement (et donc de l’énergie) sans que le système producteur le perde au profit du donataire.

Bien évidemment, on est en droit de s’interroger sur l’origine de ce mouvement infini et se demander comment une abstraction physique telle qu’une charge peut produire un phénomène si réel qu’il conditionne toute la structuration de la matière, les associations atomiques entre particules et les constructions moléculaires qui aboutissent à l’émergence de la vie.

Ce qui est rassurant à une époque de saturation des savoirs où nous avons l’impression de tout connaître, c’est qu’il existe, au cœur intime de la physique la plus moderne, dotée des moyens d’investigation les plus sophistiqués, un mystère fondamental non encore élucidé. Nous ne comprenons pas en effet le fonctionnement de la charge, sa cause productrice, ce qui n’empêche nullement les plus belles théories de s’échafauder et les plus magnifiques expériences de s’effectuer. Il en va ainsi chez l’humain où amour, haine et indifférence nous apparaissent commandés par les mouvements erratiques d’un cœur que la raison ne comprend point. Mais faut-il se satisfaire à l’identique du mouvement du cœur des particules et que le traitement du mystère de leurs charges affectives demeure pour nous, hommes de science, réservé à la chanson du poète ?


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