Etre ou ne pas etre

Le bon torero a du souci à se faire: certains organisateurs ne l'aiment pas ou l'oublient. Quand il est excellent, comme Sébastien Castella, on le trouve trop cher, trop exigeant, trop cabochard. Avoir reçu le prix Popelin du meilleur torero français pour la saison 2009, toréer gratuitement pour donner son cachet aux haïtiens, sortir par la porte grande de Mexico et de Quito, à 27 ans être si talentueux suscite la méfiance.
La figura inquiète et dérange.
En revanche, le torero moyen ou " en bas" de l'escalafon a toutes chances de plaire: il n'a aucune exigence ou si peu, il n'est pas cher, il sourit toujours, trop heureux d'avoir décroché un contrat. Non seulement son cachet est modeste mais les taureaux qu'on lui offrira sont d'un prix raisonnable.Le torero moyen, toujours disponible, fait des efforts et comme il est maladroit, on le plaint.Le torero bas de gamme est constant dans la démonstration bas de gamme.
Les artistes comme Castella, sont parfois inconstants.Le chef d'oeuvre n'est pas toujours au rendez-vous...
Mais voilà, les organisateurs se font parfois des idées fausses sur ce qu'attend le public, lequel, s'il vient à ce spectacle étrange qu'est la corrida c'est parce qu'il est prêt à tout, même à ce qu'une corrida ne soit pas "bonne" ou triomphale. Le public n'est peut être pas toujours malin ou initié mais il sait qu'il n'est pas venu voir une épreuve sportive.
Il préfère Gauguin à Emile Bernard et il a raison...
Nadège Vidal

http://nadegevidal.blogspot.com/