Depuis mars 2005, le Victoria Palace héberge la comédie musicale "Billy Elliot the musical", comédie musicale inspirée de l'excellent film du même nom qui fit plus de 2,5 millions d'entrées rien qu'en France.
Et cela ne désemplit pas, deux ans et demi après, pas facile de se procurer des places !
Mais ne reculant devant aucun stratagème, bon plan et autres tuyaux, nous voilà avec les précieux sésames entrant par la grande porte s'il vout plaît le drenier jour de l'année.
Vaste salle rouge et or bien sûr, plus de 2 ooo places assises, nous y voilà donc là où bât le coeur de la capitale mondiale de la comédie musicale.
Quand les lumières s'éteignent, le rideau se lève (c'est bien foutu hein ?) et le spectacle commence. 2 h 30 plus tard on est ko assis, tout simplement.
Que dire de l'orchestre et des mélodies signées Elton John ? superbes de justesse, d'entrain, de colère ou d'émotions.
Les décors qui sortent à vitesse grand V de la scène ultramoderne confortent la vitesse, le dynamisme de la mise en scène (au risque et péril des acteurs d'ailleurs).
Le scénario, adapté bien sûr, mais fidèle dans ses grandes lignes à l'histoire originale, offre des scènes fortes et prétextes à de grands numéros de chants, de danse ou d'acteurs.
Ah les acteurs, des artistes, des vrais quoi. Qui savent tout faire, des enfants aux plus âgés ; quel ecclectisme et quelle maîtrise !
Et l'histoire fait le reste qui nous emmène de par tous les sentiments : la surprise, le rire, l'inquiétude, la colère, la peur, la tendresse...
Quelle qualité pour ce cinéma anglais ici transposé que de parvenir à exprimer la vraie vie, à véhiculer un lien social, une humanité quand le cinéma français se complaît dans les histoires de flics ou de la haute bourgeoisie.
Billy Elliot, c'est le choc de deux histoires, celle de la grève des mineurs dans le nord de l'Angleterre sous Thatcher (singée en Guignol, elle ramasse !) et celle d'une enfant de mineur orphelin de mère découvrant la danse dans un contexte ou cela n'existe pas. Et les deux histoires ne vont cesser de se croiser, de se télescoper, de s'affronter, d'évoluer pour s'unir.
Avec le chant et la danse, la dimension émotionnelle est encore plus importante, plus marquée que dans le film.
Dans un contexte économique et social plutôt désespérant, l'enfant a finalement une chance de s'échapper via l'académie de danse. Et pour que lui puisse au moins s'en sortir, c'est toute la communauté qui va se mobiliser pour lui en donner les moyens.
La sensibilité des tableaux proposés est particulièrement soignée, il est donc difficile de rester insensible. Il y en a des terribles et comiques à la fois, comme l'affrontement gréviste-policiers ou grévistes-non-grévistes. Il y en a des angoissantes et euphorisantes comme l'attente de la lettre de l'Académie. Des étonnantes et décalées comme les premiers pas de Billy au cours de danse et les relations avec sa professeur.
J'en retiendrais trois : le duo de Billy avec sa maman décédée / l'adieu des mineurs redescendant au fond pour le départ de Billy / le duo Billy enfant-Billy danseur étoile.
Applaudissements, bonus façon west side story et fin en apothéose.
Ouf ! humilité, respect, solidarité, travail, performance, amitié, amour... que de belles valeurs ressortent d'une telle soirée.
Le lendemain, retour en France, ouverture machinale de la télévision pour un face à face avec une autre académie, la star académie. Quel choc des cultures ! quel spectacle affligeant. Quelle indécence à placer sur scène de tels amateurs dénués du moindre talent et incapables de transmettre la moindre émotion.
Cela ne donne qu'une envie, retourner au Victoria Palace voir de vrais artistes !http://www.blogonautes.com/maj/40301-831f521f69721ffa54a05bb45aaad982
http://www.etoile-blog.com/rss-politique.php