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Britannicus

Publié le 18 novembre 2010 par Naira
De Racine Mise en scène: Georges Lini  Avec Didier Colfs, Itsik Elbaz, Benoit Van Dorslaer, Luc Van Grunderbeek, Anne-Pascale Clairembourg, Valerie Lemaître, Marie Simonet. 
Le destin tragique du brave Britannicus nous est encore une fois conté. Encore une fois ? Pour ma part, et pour être honnête, non. Jamais, je n’avais été au théâtre voir cette célèbre pièce de Racine. Cependant, nous mettons ici le doigt sur une problématique propre au théâtre classique joué par des contemporains : partant du principe que la pièce n’a rien d’inédit et que le spectateur est en mal de nouveauté et d’audace, c’est, bien souvent, la mise en scène qui est retravaillée et, parfois,  disons-le carrément, qui trinque. En effet, à force de vouloir épurer le théâtre classique,  lui ôter son décor chargé, modifier ses costumes pompeux, refaçonner son jeu strict, les metteurs en scène font parfois effet d’apprentis sorciers cherchant la pierre philosophale…  En vain. De fait, pourquoi vouloir transmuter  l’or ?
Toutefois, ce ne fut pas le cas ici (vous avez cru que cette critique allait être négative, n’est-ce pas ?). Le décor réduit à une rampe sportive, les costumes anciens - sans être antiques - , le jeu rappelant le temps qui passe et le fatum qui nous rattrape, quelque soit notre vitesse de déplacement, accompagnés de musique et de lumière suggestives sans être agressives fait de cette pièce un « Britannicus » audacieux et contemporain sans être alourdi par sa vacuité dont la symbolique aurait perdu tout son sens.
Et bien, oui, je ne suis pas partisane de l’hermétisme. Convaincue que la clef de la réussite en théâtre réside essentiellement dans son accessibilité symbolique ; pour toucher, transformer, édifier le spectateur, il convient de pallier l’éphémérité du média en veillant à ce que la pièce soit avant tout appréhendable dans sa globalité.
Mais soit ! Si l’accessibilité ne fut pas irréprochable (je confesse aisément une quinzaine de minutes d’oscillement entre appréhension et dubitativité concernant la mise en scène ainsi qu’un léger scepticisme quant à la diction des acteurs), les légers bémols furent balayés par la catharsis finale, dont spectatrice sans importance, je fus impregnée (et ceci me semble, in fine, le critère de réussite le plus pertinent pour une tragédie). 

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