C'est reparti !

Le délire a repris un peu partout dans les médias et dans les conversations depuis deux jours, et avec une fougue, une vigueur, une passion qui m'étonnent franchement.

L'Amérique est de retour !

Et on va en souper dans les huit mois qui viennent. On va revoir les Bacharan, les Labro, les Ockrent, tous ceux qui se trompent depuis 2001, tous ceux qui ont littéralement joui des injures déversées par l'Amérique sur leur propre pays, et qui vont nous expliquer que Bush n'était pas l'Amérique et que l'Amérique n'était pas avec Bush.

Le Patriot Act, les Torture Flight de la CIA, Abou Graib, les massacres en Irak et en Afghanistan, la presse US aux ordres, tout ça n'était même pas un mauvais rêve, tout ça n'a jamais existé, tout ça n'existe plus. Guantanamo ? Connais pas !

Obama ? On ne doit pas parler du même. Moi le seul Obama que j'entende, qui est sénateur de l'Illinois et très certainement le futur candidat démocrate en novembre prochain, a pour seul programme en politique étrangère de finir la guerre en Irak en montant au Pakistan, et surtout d'exiger des Européens (c'est-à-dire de nous Français, vu les capacités et les réserves actuelles) deux brigades de combat. Ca fait six mois qu'il le répète, il vient d'y rallier les autres candidats démocrates. Et il veut remettre d'aplomb l'Amérique et le monde ; c'est son slogan. Le monde ? Mais on ne demande rien, surtout pas à quelqu'un qui ne cesse également de répéter qu'il faut se tirer d'Irak parce que les Etats-Unis n'ont rien à faire dans une guerre civile de religion. C’est pas not’ faute ! L'invasion américaine de 2003 ? Connaît pas. D'ailleurs il était contre. Enfin, qu'il dit aujourd'hui, parce qu'à l'époque, il aurait fallu tendre l'oreille.

L'Amérique est de retour ? Que les soutiens d'Obama préparent leur paquetage et de bonnes chaussures, parce que les zones tribales du Pakistan, c'est autre chose que les trekking dans l'Atlas marocain qu'affectionnent les soutiens germanopratins d'Obama. Et il n'y a pas de palmeraie à Marrakech pour soigner ses pauvres pieds au bout de 48 heures.

Ce n'était pas la peine d'avoir dit non à l'Amérique en 2003 pour se coucher devant la même en 2009. D'autant que Sarko n'attend que cela. Comme disait Erasme, « la guerre est douce à ceux qui ne la connaissent pas. »

Allez, comme je raisonne comme le Français que je reste, dans l'intérêt de la vieille Europe, et pas comme les Américains ratés que sont devenus mes compatriotes, je vote McCain.

Et je me dis aussi qu'il vaudrait mieux lever le pied sur ce blog et attendre un an, que les Français comprennent enfin. Mais c'est assez décourageant.

Bon, en attendant, sur France at War, encore une fois... C'est aussi bien qu'ici !

Non, je plaisante, c'est mieux !