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Les tueurs règnent sur le pays

Publié le 11 décembre 2010 par Taomugaia

n03

La lettre de G.Charollois (CV&N)

Les tueurs règnent sur le pays.
Les citoyens s’étonnent et protestent contre la grossière propagande pro-chasse que relaient quelques journalistes de France2, cependant que d’autres s’offusquent d’apprendre que le président des chasseurs a été nommé par le gouvernement le 15 novembre dernier au Conseil Economique et Social.
Dans le même temps, des habitants de nos campagnes victimes des exactions cynégétiques, découvrent qu’en milieu rural leur sécurité, leur quiétude, leurs droits fondamentaux sont bafoués au profit de la caste des porteurs de fusils qui occupe l’espace.
Bien sûr, le fait de chasser sur le terrain d’autrui constitue une contravention de cinquième classe, mais combien de procès verbaux sont-ils dressés chaque année ?
Le tir par arme à feu en direction des habitations et à portée de fusil est prohibé, ainsi quele tir sur les routes et chemins publics.
Mais, quelle répression salutaire sanctionne ces manquements ?
Ortolans et pinsons figurent sur la liste nationale des espèces protégées dont la destruction intentionnelle constitue un délit correctionnel.
Très bien. Mais qui rappellera la loi aux quelques centaines de braconniers landais qui, au vu et sû des autorités tolérantes piègent ces petits oiseaux que tout homme hominisé protège et nourrit en hiver ?
L’argent public fut affecté massivement à des « plans ours » dans les Pyrénées. Il fallait le faire. Mais ceux qui furent les bénéficiaires de cette générosité citoyenne s’évertuèrent à ne protéger qu’une espèce, très « nuisible » : Le tueur d’ours.
Des députés Français déposent régulièrement, histoire de faire plaisir aux protecteurs des animaux, des propositions de lois éclairées, progressistes, généreuses, portant’abolition de la torture tauromachique ou cynégétique, propositions de lois qui ne seront jamais débattues par ce parlement. Bravo. Mais pourquoi ces élus s’abstiennent-ils prudemment d’intervenir lorsque leurs collègues fossilisés délirent pour la chasse en faveur de laquelle une loi nouvelle est adoptée tous les 18 mois ?
Seuls deux députés VERTS protestent contre les dérogations, faveurs et avantages conférés à ceux quipar le fusil ou les grands travaux endeuillent la Nature.
A la tête de l’Etat, parmi les ministres, dans les assemblées parlementaires les taste-mort ont leurs zélés défenseurs qui gardent jalousement les privilèges féodaux d’infimes minorités imposant leurs lois à une large majorité ignorante des turpitudes du Pouvoir aux ordres des lobbies contre Nature.
Face à cette dictature de fait, seule une attitude de fermeté doit prévaloir.
Ce défaut de fermeté de la part des protecteurs du vivant explique nos constants échecs des trois dernières décennies.
Depuis la grande loi 76 629, du 10 juillet 1976, relative à la protection de la Nature, aucun progrès n’est intervenu en ce pays, si l’on exclut les avancées imposées par des directives européennes.
Simple exemple, pour évoquer la mort loisir, une réforme (j’emploie ce terme non pas dans son acception dévoyée de Régression) s’impose avant toute autre : démanteler les structures corporatistes de la chasse héritées de lo’rdonnance PETAIN du 28 juin 1941, publiée au JO de l’Etat Français du 31 juillet, ayant créé les sociétés départementales des chasseurs.
En effet, à l’instar de toute activité, ce loisir doit s’organiser en libres et concurrentes associations. Dès lors, privé d’une représentativité artificielle et des moyens financiers corrélatifs, le monde de la chasse n’apparaîtra plus que pour ce qu’il est : une troupe vieillissante en cours de marginalisation.
Par-delà la mort loisir, le respect des animaux, la récusation de la cruauté en général, passent par une politisation du problème.
La cause du vivant est un enjeu éthique, donc politique.
Car, il ne s’agit pas de nourrir une vision purement animalière.
L’empathie englobe l’ensemble des êtres sensibles, incluant l’humain, surtout lorsque par son âge, sa faiblesse, il s’avère vulnérable et s’expose à l’exploitation et à la cruauté des hommes non encore hominisés.
Rien n’évoluera sans un changement de la composition partisane des assemblées, car, dans le silence, subrepticement, les lobbies de la mort et de « l’aménagement du territoire » gangrènent l’Etat conservateur, termites infestant le parlement, l’exécutif, des organes de presse propriétés privées d’intérêts nocifs.
Rares sont les médias, tel CHARLIE HEBDO échappant à l’imposture de la propagande.
Le changement salutaire viendra-t-il bientôt ?
La voix claire, ferme et sereine du Biocentrisme, chère à notre regretté ami Jean-claude HUBERT, percera-t-elle bientôt le mur de la honte que lui opposent les censeurs ?


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