Magazine Politique

Pour ou contre la mondialisation ?

Publié le 11 décembre 2010 par Pierre

Pour ou contre la mondialisation ?Le G8 se transforme en G20, l’Union Européenne se dote progressivement de dispositifs de solidarité financière ; pendant ce temps, à Cancun, les Etats négocient la mise en place complexe et délicate de mécanismes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter aux effets du changement climatique. La mondialisation de l’économie, de la finance, des migrations ou du climat constitue un fait majeur qui amène d’importantes réorganisations des systèmes de gouvernance.

Et si, en France, c’était la posture face à cette mondialisation qui, désormais, constituait le clivage le plus structurant de la classe politique ?

  • Dans un précédent article, nous avions redessiné la carte politique française en utilisant le critère « écologie » pour démarquer les différentes positions… mais s’agit-il d’un clivage majeur ? Quand on voit à quelle vitesse l’UMP s’est appropriée les thèmes de l’environnement (pour ensuite les lâcher partiellement), mais également tous les autres (le PS, Mélenchon, Bayrou…), on se dit que chaque formation politique va finir assez vite par intégrer les thèmes de l’écologie à son corpus idéologique (tout comme les entreprises ont rapidement intégré le développement durable comme une nouvelle opportunité économique).
  • Et l’alternative entre justice sociale et acceptation des inégalités ? Nul doute qu’il s’agit bien d’une question politique majeure, mais elle semble beaucoup moins structurante que par le passé dans le débat droite / gauche (voir notre analyse sur le glissement au centre du PS)
  • A noter aussi quelques évolutions idéologiques parmi certains partis politiques : Mélenchon se focalise sur le refus de l’Europe libérale et, fait nouveau, ajoute explicitement à sa rhétorique anti-capitaliste la question de l’écologie ; de son côté, Marine Le Pen abandonne les provocations antisémites de son père pour organiser son discours sur la mondialisation qui déstructure la société et fait perdre au pays le sens de son histoire.

Face à ce phénomène de mondialisation, deux postures divergentes.

Dans le cas des « pro-mondialisation » (UMP, PS, Modem), il ne s’agit pas de s’opposer au phénomène, mais plutôt de faire en sorte de s’y adapter pour en tirer le plus de bénéfices. A droite, on va insister sur la « libération » de tout ce qui va pouvoir constituer un frein à la réussite d’une société compétitive (soit, en vrac : l’Etat Providence, les impôts trop élevés, les déficits publics) et on va privilégier les plus riches, moteurs de la société en compétition. A gauche, on va surtout miser sur l’éducation (passeport de la réussite de chacun) et sur le maintien de protections collectives face à une compétition de plus en plus individuelle.

Dans le cas des « anti-mondialisation », on va dénoncer pêle-mêle le manque de démocratie dans l’UE, la perte de légitimité nationale, le pouvoir excessif des banques, la perte des valeurs et des repères. Très à gauche (Mélenchon en première ligne), on dénonce un système libéral qui exploite les travailleurs, et on préconise un retour assez fort de l’échelon national pour retrouver des moyens de régulation et de redistribution. Très à droite, on préconise la sortie de l’Euro (Dupont Aignan) et la sortie de l’Europe pour retrouver le sens supposé de l’Histoire (FN) : la France éternelle, les terroirs, les traditions, les catholiques blancs…

Un petit schéma pour résumer tout ça :

Pour ou contre la mondialisation ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pierre 381 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines