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La compensation carbone: médicament ou poison?

Publié le 11 décembre 2010 par Lecoloblog @lecoloblog

A l'approche de 2011 et des nouveaux étiquetages carbone des produits dédiés à la distribution, il me semble important de faire un point sur ce sujet. En tant qu'écolo affranchi vous avez probablement déjà entendu parlé du concept de compensation carbone. Si ce n'est pas le cas, un petit rappel s'impose. C'est aussi l'occasion pour moi de revenir sur un concept aussi utile que parfois douteux.

La compensation carbone: médicament ou poison?

Ci dessus le schéma de l'entreprise Yves Rocher dans le cadre de la promotion de leur gamme de cosmétique bio. Comme le montre l'image, la compensation carbone consiste à mesurer ses émissions de CO2 dans le cadre de ses activités professionnelles ou privées (en majorité le transport). Ce premier chiffre nous montre notre impact en matière de Co2 sur l'environnement. La 2ème étape consiste à réduire ces émissions notamment en échangeant des moyens de transports polluants contre des moyens de transports plus écologique. On peut également investir dans des solutions énergétiques plus propres dans le cadre d'une activité industrielle.  Une fois ces émissions réduites, on donne une somme d'argent à une association qui participe à la lutte contre le réchauffement climatique. On compense alors nos émissions en finançant des projets comme la sauvegarde forestière, la promotion de l'énergie solaire, etc…

Ce principe est un principe en globalité, assez louable puisqu'il permet à n'importe quel “émetteur” lambda de compenser ses émissions, pour préserver la planète. Néanmoins un problème se pose : s'il nous est possible de compenser nos émissions carbones en finançant une bonne action, alors pourquoi s'en faire? Il suffit de donner de l'argent et tout rentre dans l'ordre! Eh bien NON!!! C'est pourquoi la 2ème étape de ce schéma, la réduction, a un rôle primordial dans l'efficacité du principe de compensation carbone.L'idée serait donc de compenser les émissions plus ou moins “obligatoires” et résiduelles, c'est à dire celles que l'on aura toujours, même si l'on s'efforce de les réduire au maximum.

La 2ème critique concerne les associations et entreprises qui gèrent ce type de projet. En effet, la transparence n'est pas totale quant à l'utilisation des dons fait à ces organismes. Dans le cadre d'entreprises, il faut bien entendu être conscient qu'une partie de notre don reviendra directement à l'entreprise même. Les émissions de carbone doivent-elles faire l'objet d'un business, si ce n'est pour les limiter au maximum? C'est une question que je vous pose à tous. Vaut-il mieux financer la réduction maximum de nos émissions ou compenser celles que l'on choisi délibérément d'émettre et ainsi financer un système commercial parallèle?Je n'ai moi même pas de réponse précise, mais je pense que cela mériterait de faire l'objet d'un débat. Vos commentaires sont donc les bienvenus!


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