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Un préfet gaulliste

Publié le 11 décembre 2010 par Malesherbes

Le 25 novembre, Nicolas Sarkozy avait décidé de participer en Bourbonnais à une table ronde sur le thème Agriculture et ruralité. A Mayet-de-Montagne, où se tenait ce colloque, M. Frédéric Le Marrec, éducateur spécialisé, syndiqué à SUD-Santé-Sociaux, a été invité à 9h 30 par des gendarmes à les accompagner à la brigade. Il y a été interrogé par deux fonctionnaires venus de Moulins au sujet d'un collage d'affiches en faveur du Nouveau Parti anticapitaliste, la nuit précédente. Comme il ne se trouvait pas en garde-à-vue, M. Le Marrec s’est préparé à partir à l’issue de cet interrogatoire. Ses interlocuteurs le lui ont alors déconseillé. Il n’a alors quitté la gendarmerie que vers 14h au moment où notre Président s’envolait vers d’autres cieux.

Vous trouverez ici la relation de cet épisode par celui qui en a été le héros involontaire et la réaction de Pierre Monzani, Préfet de l’Allier. A l’entendre, on croirait volontiers qu’il a versé son sang pour libérer notre pays. Né trop tard pour participer aux heures glorieuses de la Résistance, le voilà en gaulliste convaincu pourchassant les gauchistes qui, comme chacun sait, « ne sont pas sports ». Je vous laisse apprécier la haute stature morale de ce personnage. Ignorerait-il l’obligation de neutralité que doivent observer les représentants de la République ? A propos, c’est un immigré de quelle génération ?

Mon propos n’est pas là. Chaque déplacement de notre Président entraîne le déploiement d’importantes forces de police. On imagine fort bien la tension qui doit régner dans les localités touchées par la grâce des visites royales et quelle doit être l’agitation dans les commissariats, brigades, véhicules, postes de garde et postes de commandement. A qui espère-t-on faire croire que c’est à ce moment suprême que nos forces de sécurité vont enquêter sur un événement aussi considérable qu’un collage illégal d’affiches ? Non. Le pouvoir, dont le support va toujours déclinant, s’ingénie, en toute illégalité, à refuser aux citoyens le droit de manifestation.

Non content de témoigner à la Chine la plus extrême servilité, on n’hésite pas à l’imiter. Au moment où Liu Xiaobo est empêché d’assister à la cérémonie de remise de son Prix Nobel de la Paix, nous apprenons que de nombreux signataires de la Charte 08, manifeste pro-démocratique qui vaut à Liu sa lourde condamnation, sont assignés à résidence, sous forte garde policière. Chez nous, la séquestration est moins longue mais, pour éviter de déplacer les gendarmes, on demande aux citoyens contestataires de se rendre chez eux.

Allez, cher Président, encore un effort, fait boucler l’immense majorité de Français que tes mensonges ont détournés de toi.


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