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Dominique de Villepin et la fin des infirmiers

Publié le 11 décembre 2010 par Exprimeo
Comment interpréter l'actuelle halte connue par le Président de République Solidaire dans les intentions de vote communiquées par les enquêtes d'opinion publiées ces dernières semaines ? Quatre interprétations se détachent actuellement pour répondre à cette question. 1) Dominique de Villepin serait "too much". La politique française aurait connu une paupérisation de ses représentants telle que celui qui aurait un "style trop flamboyant" serait perdant par définition. Derrière cette mention de "too much", selon les cas, les analyses varient beaucoup. Au-delà des nuances, il serait "trop" pour un monde politique "pas assez". Il est quand même difficile de se résigner à une telle interprétation qui parait davantage relever de l'excuse pour supporters inquiets que de l'analyse rigoureuse. 2) Les sondages seraient faux. Là aussi, cette interprétation semble rencontrer assez rapidement des limites rationnelles. Les sondages auraient été "justes" quand ils donnaient 7 % d'intentions de vote dès le printemps 2010 mais deviendraient faux quand ils donnent le même résultat en hiver 2010. 3) L'espace politique deviendrait trop encombré. A force de proclamer un ancrage au-dessus des partis, Dominique de Villepin serait tombé au ... centre. Et le centre connaitrait un embouteillage de candidats qui par définition se "neutralisent". Là aussi, cette interprétation semble rencontrer des limites évidentes : être ailleurs n'est pas nécessairement être au centre. Le profil de l'électorat centriste est assez typé. Il n'est pas sûr qu'il corresponde à l'histoire comme au style de l'ancien Premier Ministre. 4) La dernière interprétation serait que Dominique de Villepin n'est pas encore entré sur le véritable stade de la compétition. Il fait des tours de chauffe mais la compétition n'est pas encore lancée pour lui. L'opinion est en avance sur le monde politique dans l'analyse de la crise. Elle est plus lucide, plus vraie. Pour le moment, elle considère qu'elle voit des infirmiers s'agiter pour soigner les victimes de la crise. Ce n'est pas d'infirmiers dont le pays a besoin mais de guerriers contre la crise, ceux qui veulent mettre la crise en crise. L'opinion attend que Dominique de Villepin déclare la guerre à la crise. Elle attend de lui ce souffle, cet élan, cette implication, cette radicalité. Il est de bon ton de considérer que la présidentielle 2012 de Dominique de Villepin se terminerait entre 7 et 10 % d'intentions de vote. C'est très peu probable. D'abord, l'histoire électorale montre que cette zone est très peu occupée par des profils de ce type. Mais surtout, pour trouver un espace, il doit prendre tous les risques. Il terminera plus haut que cette zone ou très en-dessous. L'opinion ne lui reconnaitra une légitimité qu'avec le constat qu'il apporte de l'oxygène, de la radicalité, une modernité obstruée par les politiciens classiques. Son espace naturel c'est la guerre à la crise. Il lui appartient de trouver les termes pour montrer que c'est la fin des infirmiers. Ce doit être le temps des guerriers et seule la guerre contre la crise mérite de mobiliser ainsi tous les talents dont le meilleur d'entre eux.

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