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Treize heures de Deon Meyer

Publié le 11 décembre 2010 par Leunamme

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L'histoire se passe au début de ce siècle, dans la ville du Cap. L'inspecteur Benny Griessel, flic particulièrement doué mais qui a hypothéqué sa carrière et son couple à cause l'alcool, est chargé d'enquêter sur le meurtre d'une jeune fille blanche prés d'une église. Il découvre très vite qu'une deuxième jeune femme est pourchassée et qu'elle est en danger de mort. Quasiment en même temps, une autre affaire lui tombe sur les bras, celle du meurtre d'un magnat de l'édition musicale. Et comme si cela ne suffisait pas, il est chargé de supervisé la formation de plusieurs jeunes flics qui se voient lancés dans le grand bain à cette occasion.

Magistral ! Ce livre est magistral ! Je ne connaissais pas Deon Meyer, et du premier coup il entre dans mon Panthéon. Tous les ingrédients d'un grand polar sont ici réunis. Un flic doué, mais un peu désabusé et désenchanté et dont la vie part en lambeaux. Plusieurs intrigues qui se recoupent tout en étant distinctes, ce qui implique une construction narrative complexe et intelligente. Une enquête crédible de bout en bout, avec ce qu'il faut de langueurs et de fausses pistes. Un suspens inouï, avec de multiples rebondissements.

S'il n'y avait que cela, nous aurions déjà un grand roman policier. Mais il y a plus : il y a la nouvelle Afrique du sud, celle qui est issue de la fin de l'apartheid et qui se construit tant bien que mal. On plonge ici dans la complexité des rapports entre noirs blancs et métis, sur les modifications profondes qu'implique le changement de régime et sur les réticences et les méfiances que l'on entrevoit à des regards, des gestes, des paroles. On est ici au coeur des problèmes d'un pays fascinant sur le point de réussir le pari fabuleux de la construction d'une nation arc-en-ciel, mais qui n'évite aucun écueil : corruption, clientèlismeclientèlisme, violences...

Le personnage de Benny Griessel est fascinant puisqu'il symbolise ce monde en évolution. Flic blanc, il doit formé plusieurs jeunes métis et noirs choisis autant pour leurs compétences que pour leur couleur de peau. Devant l'ampleur de sa tâche, et confronté au doute, il fait appel à un de ses vieux amis, lui aussi blanc comme un vieux réflexe identitaire, mais c'est bien de la collaboration avec ses nouveaux collègues que va venir la solution.

Vous l'aurez compris, Deon Meyer et son personnage récurrent vont compter désormais dans la littérature policière.

Sur le sujet :

charles mathon a lui aussi beaucoup aimé ce livre.

Sur le web :

La gauche alternative choletaise adresse une lettre directement au chef de l'Etat à propos de l'affaire.

pensee libre est fière de nous annoncer que la coordination des rouges progresse.

dasola nous conseille un vieux film italien : "le Manteau" d'Alberto Lattuada.

Les chutes de neige traitées avec humour et dérision, c'est chez jef.

Pour les gourmets, une très bonne recette de mousse au toblerone, c'est chez gloubiblog


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