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Le vampirisme, de la légende au réel

Publié le 12 décembre 2010 par Scriiipt

Il est des livres rares qu'on a parfois la chance d'avoir eu au moins une fois entre les mains... C'est le cas pour cet ouvrage de Robert Ambelain : Le Vampirisme, de la légende au réel... A l'époque j'écrivais une série d'articles sur le thème de l'horreur gothique, et le vampire étant la créature gothique par excellence, j'ai fait diverses recherches... Au hasard d'une recherche en bibliothèque, je suis tombé sur le livre de Robert Ambelain, et j'y ai relevé le texte ci-dessous. L'originalité sur cette " naissance de vampire " c'est que cela sort de la " classique " malédiction... Je vous encourage vivement à lire, et si vous pouvez de retrouver vous aussi ce bouquin au détour d'une bibliothèque... A moins de casser sa tirelire pour Noël ?

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La naissance d'un vampire.

La création du premier élément d'une chaine vampirique avait toujours pour objet une certaine réanimation d'un cadavre immédiat. On suppléait aux éléments supérieurs de l'être, dégagés et passés dans les plans supérieurs, en faisant littéralement posséder le cadavre, encore en parfait état de conservation, par une entité spirituelle maléfique, reliée elle-même à un des quatre éléments : Feu, Air, Eau, Terre.

Il y avait donc intégration successive de quatre entités élémentaires différentes. Selon que le sujet était trépassé du lever du soleil à midi, de midi au coucher, du coucher à minuit, de minuit au lever du jour, on évoquait et commandait un des quatre Esprits Gouverneurs de ces périodes et ses Serviteurs immédiats, au nombre de deux.

Un charme (sortilège) était cousu en ses vêtements ou son suaire. Il fallait ensuite aller évoquer les nouveaux hôtes du cadavre, demeuré intact, sur sa tombe même, l'appeler par l'ancien nom qu'il portait de son vivant, le charmer, le décider à se dégager de sa dépouille et à se matérialiser, hors de la tombe.

La première victime du nouveau Vampire était, inévitablement et nécessairement, l'évocateur, lequel devenait alors le premier chaînon, réellement humain et conscient de la diabolique filiation qui naissait ainsi. Marqué du stigmate, désormais relié psychiquement, (par l'osmose sanguine et vitale), au catalyseur initial qu'était le cadavre réanimé artificiellement et magiquement, l'évocateur, devenu vampire à son tour, parvenait à prolonger sa propre vie en se dédoublant la nuit et allant puiser le fluide vital des autres êtres endormis.

Lorsque finalement il devait mourir, à un âge généralement avancé, son corps de chair ne se décomposait pas, et peu après l'inhumation, généralement vers les quinzièmes, vingt-deux ou vingt-troisième jours de lunaison, avait lieu la première " sortie " hors de la tombe. Dès lors, la chaîne mortelle allait s'augmenter de toutes les victimes du monstre, devenues Vampires à leur tour. Mais dans l'ensemble des rites de cette seconde naissance, il y avait un anneau doué d'un pouvoir spécial.

Les vieux grimoires allemands auxquels nous faisions allusion au début de ce chapitre, nous disent ceci :

un Vampire gravé sur une pierre héliotrope en fait une " pierre-de-sang " . Elle donnera à celui qui la portera selon les rites requis, le pouvoir de commander aux démons incubes et succubes. Elle l'assistera en ses conjurations et ses évocations...

Qu'est-ce donc que l'héliotrope ? C'est une pierre fine, de la famille des chalcédoines, laquelle comprend la carnéole, qui est rouge, comme l'indique son nom ; la sardoine, qui est brune, et l'héliotrope, qui est vert sombre, avec des taches, des trainées, ou des mouchetures rouge sombre. Si elle est opaque totalement, elle est alors de la famille du jaspe , et prend le nom de jaspe sanguin.

Mais la véritable pierre héliotrope, est vaguement translucide, et n'est jamais opaque comme le jaspe sanguin. C'est parce qu'elle est verte, (couleur de l'Astral, ou " monde " des morts, immédiat), et vert sombre (les morts maléfiques), semée de traînées rouge sombre (le sang), que l'on a rattaché cette pierre aux mystères de la mort, du Vampirisme, et du sang. D'ailleurs, selon un manuscrit anglais du British Museum, elle passait jadis pour arrêter les pertes de sang, les hémorragies, et était une protection contre les poisons, et la morsure de Vampires en était un, dans la tradition, on l'a vu, puisqu'elle communiquait cette funeste passion. Les traités gnostiques anciens la citaient comme une pierre mystique et magique évidente, et Henri Cornélius Agrippa, en sa célèbre Philosophie Occulte, la citait comme susceptible de rendre constant, glorieux, et de sauvegarder la réputation de qui la portait.

D'autres grimoires de nécromancie la nomment " pierre-de-Babylone ". Elle passait, frottée avec le suc de l'herbe du même nom, (l'héliotrope, ou tournesol), pour assombrir le Soleil comme durant une éclipse, et le faire paraître rouge sang. Il suffisait de la faire bouillir à gros bouillon dans un gros chaudron plein d'eau incantée. Les vapeurs, accompagnées de paroles magiques, le tracé de certains caractères, épaississaient suffisamment l'air pour estomper le soleil et le faire paraître rouge-sang. Alors, on pouvait distinguer les spectres, les mânes, et les Vampires ! D'où son nom d'héliotrope : tournesol (elle détournait le pouvoir du soleil).

Source :

Le vampirisme, de la légende au réel Robert Ambelain, Editions Robert Laffont, collection " les portes de l'étrange ", 1977, 237 pages.

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