Pourquoi ne pas mettre ce roman dans la catégorie polar ? Parce que Somoza est au-dessus des genres ! La caverne des idées est autant un enquête criminelle dans la Grèce antique qu'un questionnement littéraire, philosophique, voire existentielle. Tout comme dans Clara, Somoza construit une mise en abyme des plus folles. La caverne est en fait un meuble aux mécanismes bien huilés, remplis de faux-tiroirs ou de double-tiroirs. Avoir fait d'un déchiffreur d'énigmes, seule profession de l'antiquité à pouvoir correspondre à celle de détective privé est un coup de génie. Faire de ce déchiffreur d'énigmes une espèce d'Hercule Poirot en toge avec toute la bonhomie et la sagacité nécessaires en était un second. Doubler le récit par un second récit devient extraordinaire puisque le texte même du livre devient vivant ! Enfin, terminer le roman par un coup de théâtre en forme de chausse-trappe est tout simplement magistral !! Somoza ne laisse rien au hasard et ne fait jamais rien gratuitement. Le moindre détail, le plus petit clin d’œil ou la plus simple des références a toujours un sens. Qu'on puisse à la fois maîtriser autant l'écriture que la structure narrative d'une histoire relève de l'exploit. Voilà, le mot est dit : La caverne des idées est un exploit littéraire !