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oncle vania : tchekhov à la sauce basquaise

Publié le 13 décembre 2010 par Bordeaux7
oncle vania : tchekhov à la sauce basquaiseS’attaquer à Tchekhov n’est pas une mince affaire. Jean-Marie Broucaret a choisi d’adapter «Oncle Vania», ... surtitré en basque ! Une continuité pour le fondateur du théâtre des Chimères qui avait déjà monté «Le cercle de craie caucasien» de Brecht en basque surtitré en français. «La pièce de Tchekhov se prête à la confrontation des deux univers. Ce mélange, qui peut surprendre car peu courant, c’est aussi une réalité au Pays basque. On se sent un peu étranger. C’est important que la langue ne s’éteigne pas», assure le metteur en scène tout en réfutant tout militantisme. Plutôt qu’une énième version d’un théâtre de répertoire, cette nouvelle création, très attendue, s’inscrit dans une thématique démarrée avec «Les enfants d’Arcadie» sur la question de l’humain. «Moins politique que Brecht, Tchekhov regarde le monde comme un anthropologue». Ici, le public croise ainsi un professeur incapable d’aimer sa fille, une jeune femme qui s’est trompée dans son mariage, une autre qui tente en vain de séduire un docteur ou encore Vania, déçu d’avoir servi le professeur en vain. Des marginaux en souffrance et plongés dans la précarité financière mais surtout affective. «C’est cet aspect qui est le plus violent. Chacun dépend du désir de l’autre, cherche le mode d’emploi de la vie et déploie une énergie considérable pour y parvenir et c’est sur ce point que la pièce rejoint des problématiques actuelles d’abandon, de libéralisme en crise ou d’intégration sociale» observe Jean-Marie Broucaret. Pour rappel, l’auteur avait conçu l’oeuvre cinq ans avant la révolution russe et remettait déjà en cause un monde en perdition...
Codes théâtraux chamboulés
L’autre particularité de cette production vient du jeu des comédiens. Exit pendrions et rideaux du rituel théâtral : à aucun moment, les huit interprètes ne sortent de la scène. Ils restent sur le bord à attendre dans une situation de dénuement moral et physique, «comme dans un foyer social». Et ce toujours pour évoquer une plus forte réalité. «Les acteurs ont donc deux partitions à jouer et la plus importante semble celle qui n’est pas écrite par Tchekhov», confirme le directeur des Chimères. Un nouvel axe pour la compagnie habituée à un théâtre très physique et engagé à l’image de la performance du «Cercle de craie». «On s’interroge sur comment créer de la vitalité avec des personnages qui disent des banalités dans une cuisine par exemple ou comment montrer la complexité des êtres». Quant aux futurs projets, ils se concentreront toujours sur l’humain avec une exploration de personnages simples d’esprit et mystiques. Avec peut-être côté texte, à nouveau un grand auteur... • CC
A partir de ce soir (complet) et jusqu’à vendredi (séance supplémentaire) au TNT, 8-13€. Réservations : www.letnt.comà

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