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« Dette publique : la France en faillite ? »

Publié le 14 décembre 2010 par Lecriducontribuable
Contribuables Associés & Iref

Le 25 novembre dernier se tenait un colloque de Contribuables Associés et de l’Iref. Le thème : la dette publique française, et la menace de faillite de l’État que celle-ci fait peser. Fait paradoxal, c’est dans l’auditorium Austerlitz de l’Hôtel national des Invalides, non loin du tombeau de Napoléon Ier, que ce scénario fort éloigné de nos victoires militaires était évoqué.

Le premier intervenant était Philippe Herlin, auteur du récent ouvrage France, la faillite ?. Son intervention a permis de rappeler quelques données sur la dette publique française : elle dépasse 1500 milliards d’euros, soit plus de 80 % du produit intérieur brut (PIB), et s’accroît de plus d’un demi-milliard d’euros par jour. La charge de la dette, c’est-à-dire le paiement de ses intérêts annuels, qui deviendra le premier poste budgétaire de l’État en 2013, est de 45 milliards d’euros par an. Contrairement à celle du Japon, qui est d’environ 200 % du PIB (soit deux années entières d’activité économique !), la dette de la France est détenue aux deux tiers par des créanciers étrangers. En outre, la dette émise par l’État français est de plus en plus à court terme, et la perspective d’une dégradation de la note de la dette souveraine par l’une ou plusieurs des trois grandes agences de notation constitue un risque sérieux pour l’État français : en cas de dégradation, les investisseurs se détourneraient des obligations d’État françaises et la France devrait emprunter à des taux beaucoup plus élevés. Ainsi, le poids de la dette dans les finances publiques s’accroîtrait encore.

Victoria Curzon-Price, professeur à l’Université de Genève, a remis la situation de la France en perspective. Tous les pays européens, à des degrés divers, sont menacés d’une situation de faillite. La France fait plutôt figure de mauvais élève, mais pas autant que la Grèce, le Portugal, l’Espagne ou l’Irlande, ce dernier pays ayant concentré sur lui les attentions ces dernières semaines. Curzon-Price a pu en profiter pour décrire l’échec des politiques dites de « relance » adoptées par la quasi-totalité des pays européens après la crise financière de 2008 : les gouvernements ont alors défendu l’idée qu’il fallait s’endetter pour soutenir l’activité économique, laquelle allait payer l’addition une fois la croissance revenue. En fait, cette croissance n’est jamais revenue, et l’explosion des dettes publiques, en plus de compromettre la situation des États européens, va obérer la croissance européenne pour les années à venir.

François d’Aubert, familier de Bercy puisqu’il a été secrétaire d’État au Budget et y exerce toujours des responsabilités, a reconnu la nécessité de recourir à des réformes structurelles pour réduire les déficits publics. L’objectif : redonner confiance aux créanciers de la France, et leur faire accepter un rééchelonnement, c’est-à-dire un étalement du remboursement de la dette, qu’il estime inévitable.

Enfin, l’économiste Jacques Garello a estimé que la seule voie de réduction de la dette publique étant la croissance, tout devait être mis en place pour libérer celle-ci, en diminuant simultanément la pression fiscale et la dépense publique. À cet égard, Jacques Garello a rappelé la proposition-phare de l’Iref : la flat tax, c’est-à-dire un impôt proportionnel avec un taux unique pour tous les contribuables.

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