Dress Code chez UBS, polémique justifiée ou paranoïa généralisée ?

Publié le 14 décembre 2010 par Edelit @TransacEDHEC

Suite au dévoilement par la célèbre banque suisse UBS  d’un dress code extrêmement détaillé imposé aux employés, une polémique a enflé cette semaine quant au bien-fondé de cette initiative. Sous couvert de la défense d’une sorte de  liberté « d’habillement », beaucoup crient au scandale car ils considèrent ce dress code comme une mesure inappropriée reflétant une énième « tyrannie » du « patron suzerain, cruel et esclavagiste ».

Pourtant, s’il est indéniable que ce dress code puisse mettre mal à l’aise par la rigidité de ses recommandations, il convient de prendre un petit peu de recul pour finalement s’apercevoir qu’il est au contraire plein de bon sens et de bon goût. En effet, des témoignages de personnes ayant travaillé à UBS révèlent que primo ce dress code n’est pas nouveau et que secundo, il ne fait que poser un cadre, au demeurant plus souple qu’il n’y paraît mais qui n’en reste pas moins nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise.

En effet, si l’habit ne fait pas le moine,  il est indéniable qu’il influence grandement la perception que nous nous faisons de notre interlocuteur, et ceci encore plus dans le milieu professionnel ! Pourquoi fichtre les policiers ou les juges portent-ils un uniforme ? C’est en partie un gage de crédibilité. Et pourquoi donc ce qui fait la crédibilité de ces institutions ne serait pas transposable dans une institution bancaire qui par définition gère notre argent ?

D’autre part, outre les raisons de crédibilité exposées plus haut, ce dress code est aussi une manière d’éviter pour les employés certains moments d’égarement ou de déconcentration liés à la tenue de l’interlocuteur, moments qui peuvent leur faire perdre le fil d’un exposé pourtant brillant sur la situation du crédit immobilier aux Etats-Unis.  

En revanche, là où le bât blesse, c’est que contrairement aux institutions précédentes, l’uniforme n’est pas fourni … et il a un prix. Quoiqu’il en soit,  il se peut que cette décision soit l’une des conséquences du procès intenté par Laura Zubulake, une ancienne cadre d’une filiale d’UBS basée à New York à la suite duquel UBS fut condamné en 2005 à payer 9,1 millions de dollars de dommages et intérêts pour harcèlement sexuel.  L’histoire ne nous dit pas si la tenue vestimentaire eut un quelconque rôle dans cette histoire.  

AS