Secret Santa

Les chômistes,
Je redécouvre non sans plaisir ces grands moments de la vie sociale de l’entreprise, dont le must du must : le repas de Noël.
Le repas de Noël en entreprise (soit un grand moment de raclements de gorge et de fixation intense de papier peint) est une espèce d’orgie de quiche et de cakes pendant laquelle on mange plus que de raison pour ne pas avoir à parler la bouche pleine. Sinon, tu sais bien que c’est l’effet froufrou et on met des miettes partout. Et en face du patron, c’est pas topi-topi.En plus, comme on ne peut pas recracher quand c’est pas bon, la stratégie veut qu’on laisse un/une collègue goûter et nous faire un petit regard complice « n’en prend pas c’est dégueu ». Discrétion, distinction.
Or donc, le « Secret Santa » : tu tires au sort le nom d’un collègue à qui tu vas offrir un cadeau au cours du fameux repas de Noël. C’est la même fille qui s’occupe de l’organisation depuis des années. Personne n’ose lui dire « mais on s’en fout de ton Secret Santa, j’aime pas les gens de cette boîte, il n’y a que des autistes ». Donc tout le monde fait semblant : « non mais c’est sympa, puis elle est bien gentille de prendre l’organisation en charge tous les ans ».
Dans le concept, j’avais compris (j’avais voulu comprendre) « 5 euros maximum ». En fait c’était « entre 5 et 10 euros ». J’ai donc choisi un cadeau à 3,71 €. Mais on s’en fout puisque je ne sais pas à quoi ressemble celle à qui je l’ai offert et elle ne sait pas qui lui a offert. L’important, en fait, c’est ce que tu reçois, toi. Ca te permet de mesurer ton coefficient de sympathie dans la boîte. Et moi, on m’aime parce que j’ai eu ça :
En plus, ca vient de Suède !
En revanche, « tête de cochon » a eu un cactus et « PDC » (oui, non, ce n’est pas ce à quoi tu penses, mais presque) a eu le petit livre « Vie de merde ».
Bon, en même temps, comme elles font la gueule tout le temps, on ne voit pas trop si elles sont déçues de leur cadeau ou pas.