La façade de la liberté.
mon peuple
a pris son ticket
pour visiter la citadelle
le symbole de la pilule
de la convalescence
la promesse de son humanité est volée
depuis des siècles
rive de pénitence remplace le silence avec ses teints hautains
son billet crispé chiffonné tordu et mordu
suffoqué humilié et oublié dans ses mains de poussières
ses pieds troués de maux
sa voix blessée et fatiguée
cherchant ce que l'on a promis
la façade de la liberté
emprisonnée
dans un voyage perpetuel
mon peuple
a pris son ticket
escale à la croisée des funèbres
bible perdue dans les vacarmes silencieux
St père est fatigué après avoir halté les manifestants
il tourne son dos
les sueurs de son visage emportent-elles les bâtons de ce peuple au cours de la traversée
ou bien cette citadelle est imprenable
quelles chansons
quelles torsions de voix
quels cris
quelle danse à contre homme
et quelle danse au bal des faux !
la chanson de mes Frères est une complainte une plainte
une quête d'humanité volée
la chanson des faux frères
est une chanson préconisée une chanson de bal masqué
une chanson qui grignotte la vérité comme une nonagénaire violée
ou comme la duperie de l'innocence d'une enfant
Frères ! dites moi combien de mots et de claquements
pour faire danser l'Artibonite et relever le chapeau du soleil
dites moi combien d'yeux et de loupes
pour percer l'orée et regarder le dos du temps
la citadelle
n'est pas dans une bouteille de fer
la façade
son intérieur est l'existence.