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H Cup / Top 14, le jour et la nuit

Publié le 15 décembre 2010 par Ansolo

C'est l'objet du débat lancé par le journal Midi Olympique cette semaine, dont les conclusions paraîtront dans son édition de vendredi : pourquoi les équipes françaises jouent-elles mieux en coupe d'Europe qu'en Top 14 ?

Ce sujet est récurrent. Il peut même être considéré comme un marronnier rugbystique. Chaque automne, alors que nos joutes domestiques paraissent s'enfermer dans des schémas tactiques où le combat et le jeu à zéro passe sont largement privilégiés, les premières journées de H Cup proposent très souvent des rencontres où intensité et intentions de jeu se conjuguent à l'envie.

Aussi, sauf à passer pour un amoureux du rugby à l'ancienne et un nostalgique des matches à moins de 15 minutes de temps de jeu effectif, force est de reconnaître que la Coupe d'Europe surpasse le Top14. Bref, c'est le jour et la nuit.

A quelques nuances près, comme on le verra plus loin.

On joue donc mieux en Coupe d'Europe. Il y a sans doute plusieurs raisons à cet état de fait.

La première d'entre-elle est que pour bien jouer, il faut être deux. Et les équipes Celto-Britanniques développent actuellement un jeu très ambitieux, prenant modèle sur le rugby de mouvement de l'hémisphère sud. La H Cup est, en particulier pour les équipes Galloise et, surtout, Irlandaises, un formidable laboratoire dans lequel elles peuvent tester joueurs et schémas tactiques en vue des compétitions disputées par leurs sélections nationales. Dès lors, les clubs Français doivent nécessairement proposer des solutions défensives adaptées et, offensivement, ne peuvent pas se contenter d'un jeu seulement fondé sur la conquête et l'occupation du territoire. Il faut sans doute se livrer davantage.

Autre facteur d'explication, la pression "positive" qui existe dans une compétition qui a un petit goût de "Tournoi des 6 nations" pour tous les joueurs, en particulier ceux qui n'ont jamais eu la chance de revêtir le maillot bleu. L'excitation du challenge et la volonté de bien faire sont sans doute décuplé.

Peut-être faut-il également insister sur le fait que le risque de non qualification étant assez important (finir premier ou meilleur deuxième n'est pas une sinécure), les clubs Français jouent plus libérés, en ayant le sentiment de n'avoir rien à perdre.

Enfin, on avancera une autre raison, plus "audacieuse" peut tenir, paradoxalement, à la qualité intrinsèque des équipes Françaises : alors qu'elles se neutralisent en Top14, elles trouvent à s'exprimer face à des adversaires peut-être moins forts qu'on ne prétend. Mais on se gardera de la mettre en avant, après les déconvenues de l'automne...

Il convient d'introduire une nuance à ce constat très en faveur de la Coupe d'Europe. A partir du printemps, au moment des matchs à éliminations directes du Top14, on retrouve une grande partie du sel européen dans des rencontres où, certes, le jeu n'est pas toujours ouvert. Mais l'intensité et le rythme y sont très proches de ce qu'on observe en H Cup.

Au final, il est tentant de conclure sur ce qui sépare fondamentalement les deux compétitions, à savoir l'écart entre les projets de jeu proposés par les formations qui les disputent. Sans verser dans les stéréotypes, on peut estimer que la culture du combat reste une valeur rugbystique très hexagonale, et qu'elle ne produit pas de "beau" jeu, selon les normes en vigueur, lorsqu'elle s'exprime de manière consanguine.

La H Cup et le Top 14 sont donc comme le jour et la nuit :  tellement complémentaires.


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