Magazine Société

Le mythe

Publié le 16 décembre 2010 par Toulouseweb
Le mytheLe DC-3 a effectué son premier vol il y a 75 ans.
C’est grâce au rappel bienvenu du musée royal de l’Armée de Bruxelles que nous avons évité de rater cet anniversaire hautement symbolique : le 17 décembre, le Douglas DC-3 célčbre le 75e anniversaire de son premier vol. Un peu trop discrčtement, semble-t-il, compte tenu de l’importance de l’événement.
Avion métallique élégant, propulsé par deux robustes Wright Cyclone de 1.200 ch et volant ŕ 300 km/h, il a ouvert la voie, plus que tout autre, au transport aérien moderne. Trčs exactement 455 exemplaires en furent produits en Californie puis, Ťgrâceť ŕ la Seconde Guerre mondiale, sous l’appellation militaire C-47 Dakota, 10.174 appareils furent livrés aux Forces armées américaines, jouant un rôle de premier plan dans le déroulement des hostilités. La paix revenue, nombre de ces C-47 connurent une seconde carričre dans l’aviation civile renaissante. Le DC-3/C-47 ne transportait que 28 passagers, 14 ŕ peine en configuration haut de gamme avec couchettes, mais permit d’entrevoir dčs les années trente et quarante ce que seraient bientôt les voies aériennes. Une belle histoire, dont le souvenir s’estompe.
Donald W. Douglas (1892-1981) avait du talent en męme temps que des idées bien arrętées. Quand le directeur de la flotte de TWA lui avait demandé une proposition de trimoteur, il avait rétorqué qu’un bimoteur ferait parfaitement bien l’affaire et serait plus économique ŕ exploiter. Ainsi naquit en 1933 le DC-1 ŕ 14 places, bientôt suivi par le DC-2 ŕ fuselage allongé suggéré par American Airlines et, enfin, le DC-3, plus abouti. Il fut la clef de voűte du premier épisode de la saga des ŤDCť, Douglas Commercial, ensuite prolongée au fil des décennies, jusqu’au DC-10/MD-11.
Aujourd’hui, alors que l’actualité conduit ŕ disserter ŕ l’infini sur la fin prochaine du duopole Airbus/Boeing, il est amusant de rappeler que Douglas évolua grâce aux DC-2/DC-3 ŕ deux pas du monopole absolu. En 1939, les deux types de DC assuraient en effet 90% du trafic aérien sous pavillon américain. Aussitôt aprčs la guerre, la concurrence se réveilla, notamment du fait des ambitions nouvelles de Boeing, en quęte de reconversion civile, et aidé par de solides contrats militaires.
L’histoire aurait pu en rester lŕ, les C-47 reconvertis continuant ŕ jouer un rôle de premier plan dans le redémarrage du transport aérien. Puis vint le moment oů il fallut penser ŕ la succession, ŕ un appareil de conception plus moderne, ŕ l’image de ce qu’était devenu l’état de l’art. Restait ŕ trouver la bonne formule permettant de concevoir un avion de prix abordable capable de se substituer ŕ une machine conçue 30 ans plus tôt. Débuta alors une autre saga, celle de la recherche éperdue du successeur, la quadrature du cercle.
Que reste-t-il de ces années-lŕ ? Incontestablement le retour et la montée en puissance de Fokker, dont le F27 Friendship a connu le succčs. Mieux, il a été produit sous licence aux Etats-Unis par Fairchild-Hiller, connu comme le FH-227. Son concurrent le plus direct, le Handley-Page Herald, a dű se contenter d’un succčs d’estime, comme l’Avro 748. Ainsi que le Nord 262 français, en admettant qu’il ait joué dans la męme catégorie. Autant d’industriels, soit dit en passant, qui ont disparu. Quant au Namco YS-11 japonais, il fut un échec, ŕ présent prudemment effacé des mémoires au moment oů Mitsubishi tente son grand retour, 40 ans plus tard, avec le MRJ.
Finalement, le DC-3 n’a pas eu de successeur, il ne pouvait pas en avoir un. Puis les temps ont changé, le contexte a profondément évolué, permettant ŕ de lointains héritiers de s’arroger un rôle, un vrai rôle. On pense, bien sűr, ŕ l’ATR 42/72 franco-italien et ŕ son concurrent Bombardier Q400 et, avant lui, le Twin Otter ou encore le Dornier 228. Ces deux viennent d’ailleurs de renaître de leurs cendres et sont ŕ nouveau produits. Il y a aussi un créneau ŕ prendre, ŕ reprendre, celui de l’avion Ťrustiqueť, de la Logan de l’air, objectif de Geci. Une maničre comme une autre de rappeler encore et toujours le DC-3 ŕ notre bon souvenir.
Pierre Sparaco - AeroMorning
(Photo musée royal de l’Armée de Bruxelles)

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Toulouseweb 7297 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine