L’enquête PISA de l’OCDE sur l’éducation : quelques leçons pour la France

L’enquête PISA de l’OCDE est menée tous les trois ans auprès de jeunes de 15 ans dans les 34 pays membres de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) et dans de nombreux pays partenaires.  Elle permet de connaitre leur niveau de connaissance en lecture, mathématiques et sciences. Les résultats de l’enquête de 2009 viennent d’être publiés. Ils montrent que la France, en légère baisse depuis 2006, reste dans la moyenne des pays de l’OCDE. Les meilleurs sont les Chinois (de Shanghai, Hong-Kong, Taiwan et Singapour), les Sud-Coréens et les Japonais. Les Australiens et les Néo-Zélandais viennent ensuite. En Europe, les Finlandais sont les meilleurs, proches des Chinois et des Sud-Coréens. Ils sont suivis par les Néerlandais, les Belges et les Suisses.

L’OCDE explique pourquoi certains systèmes scolaires sont plus performants.

Certaines de ses conclusions sont évidentes. Les résultats sont meilleurs quand règnent un « climat de discipline positif », de bonnes relations entre élèves et professeurs « s’étendant au-delà des murs de la classe » et quand les parents peuvent exercer une pression sur l’école pour améliorer les résultats.

D’autres conclusions sont un peu moins évidentes. Ainsi, dans les pays les plus performants, les écoles ont-elles le droit de choisir leurs élèves, leurs programmes et manuels, et les moyens d’évaluer les élèves. Toutefois, dans ces pays, les élèves passent des examens organisés en dehors de leur école, ce qui facilite les comparaisons de résultats. Les résultats en sont rendus publics et sont accessibles aux parents. Et pourtant, seulement 37 % des élèves des pays de l’OCDE vont dans des écoles qui publient leurs résultats. La publication systématique des résultats de chaque école mériterait d’être réalisée dans notre pays.

D’autres conclusions sont contraires aux dogmes qui gouvernent notre Education nationale. Ainsi la concurrence entre écoles est-elle souhaitable. En moyenne 76 % des élèves de l’OCDE ont le choix entre plusieurs écoles, mais beaucoup plus aux Pays-Bas, en Australie, au Japon. La concurrence est particulièrement forte dans ces trois pays, comme en Belgique, au Chili, en Corée du Sud, à Hong-Kong. Du reste, à Hong-Kong, 90 % des élèves vont dans des écoles privées, et plus de 50 % aux Pays-Bas, en Irlande, au Chili. Pour améliorer nos résultats, il faudrait certainement abandonner le plafonnement du pourcentage d’élèves que notre Education nationale attribue au secteur privé.

Autre conclusion surprenante pour les Français habitués aux plaintes de nos enseignants sur leur manque de moyens : il n’y a « pas de corrélation entre ressources et résultats ». Les classes nombreuses sont même souhaitables : il y a en moyenne plus de 30 élèves par classe au Japon, en Corée du Sud, au Chili, plus de 35 à Shanghaï, à Taiwan, à Hong-Kong (contre 27 en France).

L’OCDE constate que dans les pays les plus performants, les enseignants sont mieux payés que dans les autres. Mais elle n’a pas cherché à évaluer le salaire par heure de présence à l’école. Si elle l’avait fait, elle aurait constaté que nos enseignants du secondaire sont les mieux payés du monde.

L’OCDE déplore que « les trois quarts des professeurs disent que les bons professeurs ne sont pas récompensés et les mauvais pénalisés ». Le salaire au mérite, refusé par nos enseignants et leurs syndicats, serait pourtant un moyen puissant d’améliorer nos résultats.

L’OCDE n’a malheureusement pas analysé l’influence des syndicats d’enseignants sur les résultats scolaires. Elle n’a pas voulu constater que dans les pays comme la France où ces syndicats sont trop puissants, les résultats sont moins bons, avec des dépenses par élève plus importantes. Souhaitons que la prochaine version des tests PISA s’intéresse à cette question.

Alain Mathieu, président de Contribuables Associés

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