Le dernier numéro du magazine Acteurs Publics présente les résultats d’une enquête sur la réforme de l’Etat, réalisée auprès de 2000 fonctionnaires. A gros traits : "oui, à la réforme : indispensable et urgente" ; "oui à des objectifs d’utilité sociale, d’efficacité et de rapidité du service public" ; "oui à la maîtrise des dépenses". Sur le diagnostic, peu de contestation, donc. C’est sur la méthode que le hiatus apparaît : la quasi-totalité des agents souhaite être plus fortement impliquée dans la modernisation. Mais 89 % estiment que la réforme engagée manque de concertation et regrettent qu’il leur soit impossible d’exprimer des propositions. Alors même que les outils (notamment le site ensemblefonctionpublique.org et le cycle de conférences sur l’avenir de la fonction publique) sont désormais en place.
Il me semble que l’on paie ici le prix d’années de sous-investissements dans la communication interne du secteur public. Il suffit pour s’en convaincre de suivre les appels d’offre des grandes administrations et des établissements publics. Au doigt mouillé : pour 10 € investis en campagnes et en relations presse, à peine 1 € pour les outils et dispositifs de com interne (et encore, je suis généreuse). Les magazines, les intranets, les conventions internes ont oublié de se moderniser. Très majoritairement gérés en internes, ces outils limitent au stric mimimum le recours aux agences, faisant souvent le choix du "moins disant". Les parcs informatiques interdisent souvent le recours au rich média (pas de carte son, pas de vidéo…) et les approches 2.0 suscitent de la méfiance. Un retard de moins en moins supportable pour ceux qui ont envie de voir le secteur public bouger et adopter des modes de com interne simplement … d’aujourd’hui.