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Alors que notre nouveau Maire sera élu ce soir, pourquoi la gauche a-t-elle perdu la ville de Noisy-le-Sec ?

Publié le 17 décembre 2010 par Jenbproductions

Alors que notre nouveau Maire sera élu ce soir lors de cette première séance de notre nouveau Conseil Muncipal, le " fameux troisième tour " de ces élections municipales municipales partielles 2010, il y a lieu d'essayer de comprendre pourquoi la Ville de Noisy-le-Sec, bastion historique de gauche a denouveau basculé à droite.
Alors que notre nouveau Maire sera élu ce soir, pourquoi la gauche a-t-elle perdu la ville de Noisy-le-Sec ?
Pourquoi la gauche a-t-elle perdue ?
Sans avoir la prétention d'une expertise politique, voici, pour ce qui me concerne, quelques observations et sujets de réflexions dont je conçois que vous puissiez apporter d'autres argumentaires dans vos réactions.
1°) L'abstention

Bien que ce score soit considéré comme " correct " par nombre de commentateurs journalistiques pour ce type de scrutin partiel, le taux de participation à ce second tour des élections municipales n'est malgré tout pas très flatteur. A peine un peu plus de quatre électeurs sur dix (7579 votants sur 18894 inscrits soit 40,1%) se sont rendus aux urnes. C'est peu ! D'autant que personne ne pouvait ignorer la gravité de la situation suite au rejet de notre budget 2010.
Alors que notre nouveau Maire sera élu ce soir, pourquoi la gauche a-t-elle perdu la ville de Noisy-le-Sec ?
Visiblement, le spectacle offert par la classe politique locale ces derniers mois n'a guère encouragé les électeurs à se déplacer. Nos personnalités politiques auront à se remettre en question pour non seulement inciter l'électeur à glisser leur programme dans l'enveloppe, mais surtout le motiver à aller voter, déjà !
2°) Le rôle du Maire socialiste sortant

Sans aucun doute, Alda Pereira-Lemaitre porte une lourde responsabilité dans cette mandature calamiteuse. Mais lui incomber à elle seule cet échec cuisant serait un peu réducteur.
Dans sa lettre ouverte publée sur son blog, l'édile socialiste revient à la génèse de cette mandature sortante, période à laquelle elle évoque son élection comme " 1ère des socialistes " au sein de la section locale fin 2007 pour mener la bataille des municipales avec les Verts et le PRG. C'est à mots à peines voilés qu'elle rappelle, à juste titre, qu'à cette éqoque, elle était élue pour aller perdre. A cette époque, les sondages d'alors étaient défavorables à la gauche face à l'out-sider Nicole Rivoire (UDF future Modem). Sans oublier la liste divers droite menée par Georges Siavellis.
Discours d'Investiture (21 mars 2008)
Alda Pereira-Lemaitre - Discours d'investiture - mars 2008 © Archives JENB PRODUCTIONS
Donc, pour faire court, la section locale élisait Alda pour partir à l'abattoir. Concevez que cela puisse créer des animosités par la suite. Car c'est seulement en janvier que les tendances se sont inversées, laissant penser à la gauche qu'elle pouvait emporter la Mairie.
N'oublions pas que le groupe G.R.R. (PC, LO et Société civile) mené par le communiste Gilles Garnier partait seul au premier tour.
Au soir de ce premier tour 2008, deux scores inquiètent les socialistes locaux :
- Le premier est le score de Nicole Rivoire, au dessus de 41 %, plus qu'attendu.
-  Mais surtout, c'est le score de Gilles Garnier qui les a abasourdis. Avec ses 26%, il talonnait d'un point la liste PS/Verts.
Dès lors, il n'y avait que deux alternatives : soit une fusion avec le PC en sachant que les négociations seraient beaucoup plus compliquées que prévues, soit une triangulaire. C'est la première option qui a été choisie. De fait, Alda Pereira-Lemaitre acceptait, en cas de victoire, à devoir gérer une majorité très contrastée et ne pouvait ignorer la difficulté de la tâche qui l'attendait en cette hypothèse. Elle ne pouvait ignorer les conciliations voire les concessions prévisibles. En ayant seulement 10 élus PS (dont elle-même) et 1 élu PRG, elle n'avait pas de majorité dans sa propre majorité. C'est donc en toute connaissance de cause qu'Alda a accepté les conditions de cette mandature qui s'annonçait épineuse et semée d'embûches.
Je reprocherais donc éssentiellement son manque de diplomatie et ses postures rigides ainsi que son absence d'être un véritable leader fédérateur.
En fait, c'est dès le début de son mandat que les problèmes commencent, avec des divergences de point de vue sur le tramaway T1 et surtout, sujet qui a miné ce mandat, la thématique de la tranquilité publique. Et donc de notre service de Police Municipale.
Mais au delà des clivages politiques, c'est aussi la " méthodologie ", " la méthode de gouvernance du Maire " qui ont été dénoncées publiquement par les vingt élus démissionnaires. Et ce comportement n'incombe qu'à l'édile lui-même.

Peu à peu, la Maire socialiste s'est isolée dans ses postures, considérant qu'elle seule avait raison. Comportement qui s'en est même ressentie en section locale. Profitant des textes statutaires, elle qui n'a eu cesse de mettre les bienfaits de la démocratie, en particulier participative, n'a pas souhaité, comme en 2007, passer en 2010 devant le vote des militants de sa section, préférant obtenir une investiture en plus haut lieu (ce que les statuts permettent aussi) que Solférino s'est empressée de lui accorder, passant ainsi outre la démocratie interne au parti ce qui a motivé mon départ de ce dernier.
3°) Le rôle du Parti Socialiste

Solférino ne pouvait en aucun cas ignorer les clivages entre les militants majoritairement mécontents d'Alda Pereira-Lemaitre, ni même le mécontentement à son encontre par la population. Solférino a donc pris le risque de soutenir une candidate peu populaire et avec laquelle il était connu qu'une fusion à gauche de second tour serait extêmement difficile.
Dès lors que l'édile était désavoué publiquement par 74% de son Conseil Municipal lors du rejet du budget 2010, Solférino aussi s'est fourvoyé dans l'isolement. Dès le résulat du 05 décembre connu - mais la situation était plus que prévisible par n'importe quel statège politique - la parti Socialiste savait que la mairie de Noisy-le-Sec était perdue pour eux. La ville tombait soit dans les mains du communiste Gilles Garnier soit les clefs étaient remises à la droite.
La rocambolesque fusion de second tour qui ne s'est finallisée qu'à cinq minutes de la clotûre des dépôts de candidatures, Alda Pereira-Lemaitre n'ayant plus rien à perdre a, comme de coutume, été jusqu'auboutiste en menaçant d'une triangulaire par son maintien en cas de désaccords sur la fusion, allant même jusqu'à éxiger la seconde place de ladite fusion en lieu et place de la Verte Anné Déo, proposition innaceptable pour Les Verts, c'est finalement en quatrième position qu'elle apparaissait. Position bien trop importante pour de nombreux électeurs de gauche qui lui vouaient une antipathie avérée. Quitte à perdre la mairie, la liste de Gilles Garnier et Anne Déo aurait mieux fait d'accepter cette triangulaire. En acceptant cette fusion, ils se sont fourvoyés dans les méandres d'un scrutin au sort inextricable.
Si Solférino l'avait souhaité, il n'aurait eu aucun mal à trouver une issue de secours honorable à son édile dont la mairie avait depuis mars 2008 une façade certes rose, mais une déco intérieure belle et bien rouge et verte.
Solférino a donc sa part de responsabilité dans cet échec. Le Parti Socialiste a versé dans la division plus que la réunification. Et surtout (!) a fait fi des avis de ses militants locaux. Je ne regrette pas de l'avoir quitté.
4°) La sécurité publique a miné le mandat

Je ne sais par quel désir démagogique ou quel idéal fantsque les Verts et la GRR ont fait une fixation sur notre Police Municipale. Une P.M. à 500.000 euros (à la louche) sur un budget global d'environs 84 millions. D'autant que nul ne peut ignorer que les chiffres de la délinquance ont augmenté ces dernières années.
Police municipale noisy
La moitié Nord de la ville (entre l'ex RN3 et la gare) est minée par les problèmes liés aux campements Roms insalubres et la moitié sud (centre ville)  est lieu de nombre d'actes délictuels, il était évident que l'électorat (et pas spécifiquement de droite) voulait une politique plus sécuritaire. On a le droit, tout comme moi, d'être pauvre, d'être de gauche et de vouloir vivre en paix. C'est vrai que d'autres villes de notre département, " véritable laboratoire de la sécurité publique " par le couple Président-Gouvernement, sont bien plus criminogènes que la nôtre.
Pour autant, doit-on accepter la dégradation à Noisy-le-Sec ? Non !
Bien-sûr qu'une P.M. ne règle pas tous les problèmes. Encore faut-il qu'elle soit utilisée à bon escient. Pour qu'elle soit perçue positivement par la population, notre P.M. doit être disponible aux heures et lieux où on a le plus besoin d'elle. Dans le domaine de l'incivilité (mot pudique et politiquement correct pour désigner toutes les actes délictuel de caïda - du mot " caïd" à ne pas amalgamer avec " Al-Quaïda " ! -) au sein de clans structurés basés sur une économie souterraine que personne n'ignore, la P.M. doit essentiellement être utilisée en soirée et début de nuit. Ce n'est pas à 9 du mat' que nos dealers font leurs commerces ni même ne respectent leurs voisinages en faisant hurler leurs-auto-radios de voitures de luxe ou en s'agitant bruyament avec voitures, motos de cross, quads, et parfois bidons d'essence.
Cette fixation sur la suppression de la P.M. est d'autant plus incompréhensible que :
- D'une part les Policiers Municipaux disposent des prérogatives pour faire cessser ces nuisances et ces délits ;
- Ces mêmes fonctionnaires sont l'essence même de la police de proximité que nous réclamons tous, un policier Municipal pouvant faire (s'il n'est pas dégouté par sa hiérarchie politique) faire toute sa carrière dans " sa " ville qu'il connaitra forcément mieux que n'importe quel Policier National régulièrement muté au sein d'une institution qui opte aujourd'hui pour des opérations coups de poing plus qu'une réèlle présence au quotidien.
- Enfin, cette Police Municipale qui comporte à la fois un rôle dissuasif donc préventif mais aussi un rôle répressif n'est en rien incompatible avec un autre service municipal que pourrait être un service de médiation travaillant en amont.
Risquer de perdre une ville de 40.000 habitants pour supprimer dix postes de fonctionnaires sur les quelques mille que nous comptons est un tant soit peu surprenant.
C'est à mon sens un choix stratégique fort peu opportun du fait-même qu'il est en contradiction avec l'attente de la population exprimé à plusieurs reprises ces 30 derniers mois et en désaccord avec des choix opposés (maintien, création ou renforcement de Polices municipales) d'autres villes de gauche : Bondy, dirigé par le Socialiste Gilbert Roger ; Pantin, dirigé par le socialiste Bertrand Kern ; Romainville dirigée par la divers gauche Corinne Valls, ... pour ne citer que quelques villes de gauche de notre communauté d'agglomération " Est-Ensemble " sans même évoquer le cas de Stains, ville dirigée par le communiste Michel Beaumale dont nous avions suivi le référendum sur ce sujet.
5°) Quel avenir avec une gauche désunie ?

Aujourd'hui, il apparait clairement que la gauche est bien plus divisée que la droite : Aucun parti de gauche n'a aujourd'hui une réèlle majorité. sans concession entre ses partenaires historiques, la gauche n'a pas aujourd'hui un courant majoritaire clairement identifié. En clair : C'est soit les concessions soit l'abandon.
il est évident que pour 2014 il faudra trouver à la gauche locale un vrai fédérateur qui sache briser ses cloisonnements et renouveller les appareils politiques.
Car, au delà du Nom de famille, Laurent Rivoire a su fédérer une certaine forme de renouveau.
Alors que notre nouveau Maire sera élu ce soir, pourquoi la gauche a-t-elle perdu la ville de Noisy-le-Sec ?
Ce soir, il devrait être élu Maire de notre ville et il aura peu de temps pour mettre en oeuvre ses projets. Un point déjà : Il ne sera pas monopolisé par les inaugurations, l'édile sortant n'ayant pas brillé dans le domaine de l'investissement.
Nous allons donc juger sur pièces notre nouveau Maire et serons à même, d'ici à quelques mois, de formuler des constatations au vu des priorités abordées (et elles sont nombreuses) et des résultats obtenus au regard de ceux escomptés au vu des promesses écrites de campagne.
Mais laissons-lui le temps de s'installer, de prendre ses responsabilités - et non le pouvoir, du moins l'èspère-t-on - et de mettre en oeuvre ses premiers projets.
Car ne l'oublions pas, si sur notre blog, ouvert au lendemain des élections municipales 2008, nous n'avons évoqué que la courte mandature d'Alda Pereira-Lemaitre, forcément, il nous semble avoir ouï dire que la mandature de Nicole Rivoire n'a pas été non plus exempte de déchirements avec plusieurs démissions dont celles d'Adjoints.
La mandature de Laurent Rivoire parviendra-t-elle à resister aux pressions d'appareils politiques (UMP/NC/MoDem/société civile), aux affrontements d'égos, aux confrontations internes ? Nous ne le lui souhaitons pas, mais rien n'est moins sûr quand on commence à connaitre les rouages de " la démocratie à la française " qui n'a parfois de démocratie que le nom.
L'avenir nous le dira.
Ce soir, Noisy-le-Sec écrit un nouveau chapitre de son Histoire.

Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
© 17 décembre 2010 - JENB productions
La campagne électorale sur Le Post.fr

Le dossier spécial élections sur notre blog

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Posté par JENB PRODUCTIONS à 15:21 - SPECIAL ELECTIONS 2010 - Commentaires [1] - Rétroliens [0] - Permalien [#]
Tags : 93, alda pereira-lemaitre, conseil municipal, laurent rivoire, noisy-le-sec, police municipale, politique municipale, élections municipales
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