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#leDej : La Présidence de la République lance JudgeRoulette

Publié le 17 décembre 2010 par Bravepatrie

Franc succès du déjeuner organisé par l’Elysée avec quelques personnalités du web. L’objectif : concevoir des solutions innovantes pour réconcilier ce formidable libérateur de la croissance génitale qu’est internet avec la vraie vie des vrais gens qui se lèvent tôt pour aller travailler. L’élan unanime du consensus patriotique répondra immédiatement présent en proposant la création de la plateforme JudgeRoulette©.

Selon un sondage Ipsos / Le Figaro, la principale préoccupation des Français reste la sécurité de l’emploi pour 84,6% d’entre eux. Dans « sécurité de l’emploi » il y a « sécurité », de quoi on peut rapidement déduire que 42,3% des Français jugent prioritaire la question du traitement de la délinquance.
Réconcilier politique sécuritaire et sécurité budgétaire nécessite toutefois de repenser les modalités d’administration de la Justice. La réintroduction du jury populaire dans ces bastions du gauchisme pinaillant que sont devenus nos tribunaux est pratiquement et financièrement complexe, voire carrément « lol ».
La Présidence, inspirée par les acteurs majeurs du web venus partager quelques pizzas et la défier à Dance Revolution, souhaite mettre en place une plateforme révolutionnaire devant permettre de traiter rapidement les affaires les plus banales.

Dès son placement en garde à vue en compagnie, conformément aux règles européennes, d’un avocat appréhendé pour l’exemple, le précité sera présenté à un tribunal internet de nouvelle génération équipé d’un lien obligatoirement cliquable vers la plateforme JudgeRoulette et sera immédiatement confronté à un visiojury populaire choisi aléatoirement pour d’évidents motifs d’équité. Le délinquant devra alors de bonne grâce se soumettre à la peine qui lui sera infligée [1].

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Michel Mercier teste JudgeRoulette.

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Michel Mercier teste JudgeRoulette.

Une méthode qui permettra d’atteindre des rendements inégalés. Un visiojury de qualité standard (bronze members) pourra statuer dans dix affaires par heure en moyenne, sachant que si tel dossier dépasse ses capacités cognitives, il lui est toujours possible de passer au suivant en cliquant sur le bouton « next ».
Le dispositif prévoit par ailleurs la participation de jurys de qualité supérieure (silver members), notamment des blogueurs influents, pour les affaires les plus délicates. Le classement wikio du blogueur influent sera corrélé avec la gravité de l’infraction.

La Présidence a, par là même, trouvé des moyens inédits d’assurer aux citoyens un bon retour sur investissement dans le système judiciaire, par exemple en prévoyant la commercialisation sur plateforme de téléchargement légal du best-of de JudgeRoulette. Au programme, le pickpocket sans bras ou les frères siamois fraudeurs qui touchaient deux fois les allocations familiales.

Les syndicats de magistrats ont toutefois émis quelques réserves, en particulier quant à la qualité de la défense des visiodélinquants. Le Ministère de la justice se veut rassurant : « On n’est jamais mieux défendu que par soi-même, et puis les coupables étant toujours parmi les accusés, la probabilité de condamner les vrais coupables est de 100% avec le dispositif JudgeRoulette », déclare une source proche au micro de la rédaction.
Il est vrai qu’à l’usage, la plateforme JudgeRoulette pourrait donner lieu à des stratégies de défense inattendues, voire inappropriées. Montrer son sexe à un juge n’est pas forcément bienvenu, mais le Ministère relève à juste titre que la défense pratiquée en comparution immédiate classique revient somme toute au même.

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L’exposition "L’internaute et la France" a révélé au grand public les dangers du web.

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L’exposition "L’internaute et la France" a révélé au grand public les dangers du web.

Les invités de l’Elysée étant des acteurs majeurs du web, de nombreuses problématiques gravitant autour de cet outil ont en outre été soulevées par La Présidence. Plus précisément, une légitime inquiétude subsiste devant cet espace de liberté virtuel, qui apparaît aujourd’hui comme un repaire de délinquants sans aucun respect pour la fonction présidentielle.

En effet, on constate une intolérable récurrence d’infractions juridiquement constituées, et tombant sous le coup de l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881, article posant le délit d’offense au Chef de l’Etat. Ce délit n’ayant plus fait l’objet d’aucune poursuite depuis l’époque de notre bien-aimé Général De Gaulle, on ne peut que saluer avec soulagement le retour d’une Présidence attachées aux valeurs phares de la France.
Il a donc été décidé de déployer immédiatement tous les moyens nécessaires afin de mettre un terme à des comportements délictueux, principalement constatés sur le réseau social Twitter où des internautes se moquent sans vergogne du Président de la République. Une excellente perspective d’exploitation pour JudgeRoulette.
La volonté réformiste de notre pays ira-t-elle jusqu’à exiger le raccordement immédiat de Flashball télécommandés sur chaque terminal d’accès à Internet de sorte à neutraliser rapidement et à moindre frais les premières déviances ?

P.-S.

Un grand merci à @LaPeste de l’excellent ZoneZeroGene et @ZZJam aka Monsieur Jean-Amédée Martel pour leur contribution à cet important travail d’investigation.

Notes

[1] "Show me your tits, bitch."


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