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La Dette et les Suppressions de postes.

Publié le 22 décembre 2010 par Perceval

A l’heure de la déclinaison de la politique budgétaire du gouvernement, sur la dotation horaire de nos établissements ; il me semble légitime de vouloir comprendre les raisons de ces économies

Le ministère de l’Éducation nationale participe ‘à la rigueur’ en 2011, en supprimant 17 000 postes… Ainsi, Après les suppressions de
8.700 postes en 2007,
11.200 en 2008,
13.500 en 2009,
16.000 en 2010,
et donc 17 000 en 2011
ce seront donc 66.400 postes supprimés dans l’éducation en cinq ans de mandat du président Sarkozy (soit près de 8 % des effectifs !), et 20.000 environ seraient encore programmés en 2012.

Plus précisément : suppression de 3367 postes dans le primaire, 4800 postes dans le secondaire et 200 postes administratifs. Et dans notre petite académie, pour la rentrée 2011 : c’est la perte de 53 postes en primaire, 95 dans le secondaire et 4 postes administratifs.

Le rectorat ( ou le ministère ) justifie cette baisse par la démographie : puisqu’il y a moins d’élèves dans le secondaire, il faut moins de professeurs. Et pourtant, nous continuons d’embaucher des contractuels, et parfois des enseignants retraités ( à Créteil par exemple ). Cette version officielle n’est pas convaincante …

Pratiquement , dans l’établissement scolaire :

‘Supprimer les postes’ augmente le nombre d’heures supplémentaires. Notre « DHG »( Dotation Horaire Globale ) c’est à dire le nombre d’heures d’enseignement est établi en fonction des effectifs d’élèves mais aussi des logiques budgétaires du ministère. Pour ‘économiser’, il faut donc baisser la « DHG ». De plus, si dans un lycée 3postes sont supprimés à la rentrée scolaire 2011, sur ces 3 postes, les départs en retraite ne concernent que 1 personne. Aussi, 2 titulaires peuvent faire partie du « convoi des retraités » et doivent être réaffectés dans d’autres établissements, alors que les autres professeurs devront faire des ‘ heures-Sup ‘ !

Ainsi, dans mon lycée, le nombre d’élèves augmente, mais nous serons moins d’adultes pour les encadrer…

Je reviens à la question qui sous-tend ma réflexion : Pourquoi ces « économies » ?

« Courant avril 2010, Le ministre du Budget a annoncé que la France réaliserait 14 milliards d’euros d’économies l’an prochain pour réduire son déficit de deux points de PIB… Concernant les réductions de postes de fonctionnaires, elles devraient atteindre 31.400 en 2011, 32.800 en 2012 et 33.000 en 2013, tous les ministères étant touchés à l’exception du ministère de la Justice et de celui de l’Enseignement supérieur et de la recherche. ( Les Echos ) »

« Georges Tron (secrétaire d’État à la Fonction publique  ) annonce notamment sont intention «d’appliquer strictement le principe du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux» dans le cadre de la loi des Finance 2011… ( Le Figaro )

“Plus de 70 % des sommes économisées (…) au regard de ce que l’on appelle le « un sur deux » ont été reversées sous forme de mesures catégorielles aux agents publics”, a déclaré Georges Tron (secrétaire d’État à la Fonction publique  ) au Sénat le 16 décembre 2010. Le secrétaire d’État à la Fonction publique a souligné : “Cela veut dire qu’aujourd’hui nous avons pris le pari de faire en sorte de remotiver et de mieux rémunérer les agents publics sur la base de cette politique.”

Patrick Hallinger, secrétaire national UGFF-CGT. Le chiffre de 70 % sort du chapeau, Georges Tron peut raconter ce qu’il veut…” Patrick Hallinger poursuit : “L’amélioration des primes et des mesures catégorielles n’empêchent pas la smicardisation des agents de la fonction publique induite par le gel du point d’indice 2011. Ce n’est pas en donnant trois sous qu’on va régler la situation.”

“2011, c’est l’année où tout le monde est embarqué sur le même bateau de la réduction des déficits publics”, a lancé François Baroin, le 13 décembre 2010, devant quelque 500 dirigeants d’opérateurs publics réunis à Bercy….Le ministre du Budget apporte toutefois plusieurs précisions. Il souligne que la rémunération au mérite des dirigeants sera étendue à l’ensemble des équipes de direction.

-   Je reviens à ma question : La raison de la suppression de postes, n’est donc pas la baisse des effectifs … !

Le déficit, la dette… Voilà donc la vraie question :

La dette publique s’élève 66 % du PIB alors que le « Pacte de stabilité » limite le montant des dettes publiques à 60% de ce même PIB… Le deficit doit atteindre 8,5% du PIB en 2010. Les 34.000 suppressions de postes de fonctionnaires prévues et la taxe carbone sont les deux seules « innovations » du projet de loi de finances (France Info – 30 septembre 2009 )

Ce déficit s’est élevé à 56 milliards d’euros en 2008 et à 100 milliards en 2009.

Question à Jacques Attali : « Pourquoi les Etats s’endettent-ils? »
« Trop de pays vivent au-dessus de leurs moyens parce qu’ils n’osent pas augmenter les impôts. Dans une démocratie, il est plus facile de diminuer les impôts que de les augmenter, tout comme il est plus facile d’augmenter les dépenses que de les réduire. On se retrouve dans une situation où les dépenses augmentent plus vite que les impôts. En quelques années, l’Occident a connu une augmentation spectaculaire de l’endettement. On ne connaît pas de précédent à un mouvement d’une telle ampleur, d’une telle étendue géographique, d’une telle vitesse. »

Comment faire ?

La question est politique : Si l’État emprunte de l’argent, c’est pour pouvoir combler ses déficits budgétaires, c’est-à-dire la différence entre ses dépenses et ses recettes fiscales. Ce déficit ne provient pas seulement d’un excès de dépenses publiques mais, aussi,  de la politique de baisse des impôts.

« De plus, au remboursement de la dette s’ajoute le paiement des intérêts… Plus de 40 milliards d’euros sont ainsi versés chaque année aux créanciers de l’État. C’est le deuxième poste du budget.

L’Etat a donc perdu sur les deux tableaux. Il encaisse moins d’impôt : ainsi, le « bouclier fiscal » instaurée par ce gouvernement coûtera la bagatelle de 400 millions d’euros à l’Etat en 2007 et profitera pour l’essentiel (350 millions d’euros) à 16 000 contribuables, les plus riches. Et puisque l’Etat encaisse moins d’impôts, il doit emprunter plus et payer plus d’intérêts aux rentiers.

Les rentiers ont du même coup gagné sur les deux tableaux. Ils paient moins d’impôts et ils prêtent à l’Etat (en contrepartie du versement d’intérêts) les sommes qu’ils auraient dû payer sous forme d’impôts.

65% des détenteurs de la dette publique de notre pays sont des résidents français. Nous ne sommes donc pas du tout, comme veut le faire la droite, dans le cas des pays du Sud dont la dette est détenue par des Etats, des banques ou des souscripteurs étrangers. Elle est détenue essentiellement par des entreprises d’assurance, des banques, des Sicav bien de chez nous… C’est par l’intermédiaire des dividendes versés aux actionnaires des banques et des compagnies d’assurance ou des produits d’épargne émis par ces organismes que les rentiers s’enrichissent.

Les détenteurs de ces titres ont empoché 39 milliards d’euro en 2006. Près de six fois le budget de la justice ; 9 milliards de plus que le « financement de l’emploi ». Au total, une somme équivalente au total des budgets de l’armée, de la diplomatie, de la justice et de l’intérieur. »

Voir le document la_dette CIDECOS du CIDECOS : ( Un cabinet de consultants regroupant les compétences économiques, ergonomiques, juridiques et sociales, permettant d’assumer les dispositions prévues par le code du travail )


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