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WEF Davos 2008, une nouvelle fois sans espoir

Publié le 16 janvier 2008 par Kalvin Whiteoak

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Le grand bastringue annuel de Davos recommence la semaine prochaine sous la houlette du grand sachem Couchepin et dans une zone pauvre et en friche qui bénéficie encore de l'arrêté Bonny sur les zones en développement grâce aux bons soins éclairés et dirigés de Doris. Tous nos ministres ont paraît-il des carnets de rendez-vous "hypersurbookés", à l'image du bon Samuel, qui comme chaque année va aller (admirez l'effort …) remercier le citoyen soldat qui perd son temps confédéral à garder endroits et personnages qui de toutes façons sont déjà sous étroite surveillance de leur service de sécurité personnel.   On va faire voler un peu nos vieux FA-18 démodés (sauf la nuit, puisque de nuit ils ne sont pas opérationnels) et tout ce beau monde va jouer au sommet du G 888 paillettes et glamour en plus, pour  finalement décider de rien, en tout cas sur le plan multilatéral, vu tout simplement les écarts considérables qui existent entre les intérêts des pays pauves ou en développement et ceux des pays riches ou en capilotade.   Quand comprendra-t-on qu'on ne peut régler les problèmes du monde dans des salons feutrés dans lesquels on condescend à accueillir le gentil noir de Mauritanie ou le fantasque président de telle ou telle république trans-caucasienne en le prenant pour un imbécile et en voulant lui parler de démocratie. Un des problèmes majeurs (fort bien capté par les Chinois et les Indiens ) est qu'il faut cesser une fois pour toutes de vouloir donner des leçons d'éthique de démocratie et de droits de l'homme à tous les pays du monde, en particulier en Afrique.   Les Africains ont compris eux qu'ils étaient assis sur des richesses incommensurables, et ce qu'ils veulent c'est en profiter à leur guise et selon leur propre éthique. Les Chinois ont envahi l'Afrique au point que les pays occidentaux et les anciens colonisateurs font figure de guignols amateurs maintenant aux yeux des Africains, car ils prennent officiellement trop de gants et ne veulent surtout pas être mêlés à tel ou tel deal/échange/transaction qui pourrait passer pour un peu osée aux yeux des principes occidentaux. Les Chinois ou les Indiens sont nettement plus pragmatiques: ils commercent ouvertement en Afrique, en retirent de substantiels profits actuels ou futurs à la barbe des Occidentaux et des Américains et en échange investissent là-bas dans les infrastructures et dans, il faut bien le constater, l'avantage et le confort de certains dirigeants de ces pays.   C'est une vue purement économique et sans doute non éthique. Elle a sans doute des défauts, mais le mérite d'être simple, claire et profitable aux deux parties. Les Chinois et les Indiens ne prennent pas les Africains pour ce qu'ils ne sont pas, ils les considèrent comme de véritables partenaires commerciaux, certes moins riches qu'eux mais estimables avec leurs différences culturelles.   Et peu à peu, en créant de la richesse sur place, ils laissent percer très lentement une nouvelle classe moyenne qui aura un tout petit peu plus d'argent qu'avant. C'est le seul moteur de la vraie croissance, les Chinois l'expérimentant chez eux: la création d'une classe économique moyenne qui deviendra peu à peu consommatrice en masse et donc créatrice elle-même d'emplois et de richesse. L'idéal serait que cette croissance ne se fasse pas au détriment de la protection de l'environnement et dans une idée politique de développement durable, mais on ne peut exiger du voisin ce qu'on n'applique pas soi-même. On n'empêchera par ailleurs jamais les dictateurs de se remplir les poches depuis New York ou Genève, mais depuis leur propre pays.   Un peuple qui n'est plus complètement affamé ni complètement pauvre peut commencer à entrevoir comment on peut prendre le pouvoir et façonner une société plus équitable. En Occident ce mouvement a pris des siècles. Laissons donc du temps aux Africains et traitons les en hommes libres, même si nous ne partageons pas leurs conceptions morales ou familiales. A trop vouloir jouer aux missionnaires porteurs d'une seule et unique bonne nouvelle véritable, on en devient absolutiste et aux limites de cette intolérance que nous dénonçons volontiers sous couvert de respect des droits de l'homme.

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