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Les supersititions de Noël !

Publié le 24 décembre 2010 par Sophie Richard-Lanneyrie

A cette fête majeure qu'est Noël, la piété populaire avait ajouté autrefois quantité de superstitions, comme si cette nuit extraordinaire se devait d'être deux fois plus merveilleuse…

La nuit des animaux qui parlent

  Dans toutes les régions de France, les animaux recevaient cette nuit-là double ration de grain, de foin ou de fourrage pour qu’ils participent eux aussi à la fête. Puis on les laissait seuls à l’étable. Car, disait-on, ils étaient pourvus pendant la nuit de Noël (entre onze heures et minuit seulement dans certaines régions comme les Ardennes) du don de la parole. Du moins l’âne et le bœuf, en souvenir de leur aide deux mille ans plus tôt.

 Mais pas question de les écouter, cela aurait porté malheur. On disait même que les bêtes évoquaient entre elles les noms des prochains morts de la famille (et que l’on pouvait en faire partie si on avait les oreilles trop longues…).

 Dans la région de Saint-Flour, on ajoutait que, au douzième coup de minuit, les bêtes suspendaient leurs conversations et que les bœufs cessaient de ruminer pour ne pas réveiller le nouveau-né divin.

 La nuit des trésors à découvrir

 Dans de nombreuses régions, on assurait que des trésors pouvaient être découverts cette nuit-là seulement. Quelques exemples…

 En Bretagne, les menhirs et les dolmens iraient, dit-on, boire cette nuit-là l’eau des rivières, dégageant l’or caché à leur pied (par exemple les menhirs de Plouhinec à la rivière d’Ethel). Mais il était fort dangereux d’aller chercher ces richesses car on risquait d’être écrasé par le retour des pierres si l’on n’était pas assez rapide… ou trop cupide.

 Tous les sept Noëls, s’ouvrirait aussi la montagne du Roc’h-Karlez, entre Saint-Michel-en-Grève et Saint-Efflam : une ville magnifique apparaîtrait, avec ses rues illuminées. Mais pour la faire sortir de son tombeau, il faudrait être assez hardi pour s’y enfoncer au premier coup de minuit et assez agile pour être sorti au douzième coup…

 En Champagne, le trésor du Diable serait caché à la Saboterie, au lieu-dit La Cabre-d’Or, et l’on pourrait s’en emparer pendant la nuit de Noël, le Diable étant obligé de rester en enfer sans pouvoir en sortir pendant toute la durée de la messe de minuit.

 Le fabuleux trésor des templiers, dissimulé dit-on dans les souterrains du château de Gisors, appartiendrait seulement à celui qui le découvrira pendant les quelques instants que dure la lecture de la généalogie du Christ, lors de la messe de minuit à Noël.

 En Sologne, le dolmen appelé Pierre-de-Minuit, à Pontlevoy s’ouvrirait comme une porte cette nuit-là sur un monde magique peuplé de fées et regorgeant d’or et de pierreries. Mais celui qui s’y aventurerait perd l’esprit et la pierre se referme sur lui.

 Quant au dolmen du Val-d’Enfer, à Saint-Hilaire-la-Gravelle, il s’ouvrirait aussi la nuit de Noël, dévoilant de grandes richesses dans de salles souterraines. Mais on ne peut y entrer qu’au premier coup de minuit et il faut être ressorti avant le douzième...

 La nuit des prédictions

  De nombreuses régions disposaient cette nuit-là de rites prédictifs.

 En Auvergne, les jeunes filles pouvaient aller à reculons prendre un morceau de bois au bûcher : on disait que leur futur époux serait aussi beau ou tordu que la bûche était lisse ou biscornue…

 En Bretagne, la veillée de Noël commençait dès que l’on pouvait compter neuf étoiles au firmament, symbolisant les neuf mois d’attente de la Vierge avant la naissance du Christ. Celui qui voulait voir ses vœux exaucés devait faire le "jeûne des neuf étoiles", c’est-à-dire ne rien avoir mangé depuis le matin jusqu’au moment où ces neuf premières étoiles brilleraient au firmament.

Il pouvait ensuite, s’il maintenait son index droit dans l’eau du bénitier pendant toute la durée de la messe de minuit, apercevoir l’Ankou et le voir désigner de son doigt tous ceux qui devaient mourir dans l’année. On pouvait obtenir la même information du dernier trépassé si l’on avait le courage de demeurer dans l’ossuaire pendant toute la durée de l’office...

 En Poitou et dans les Charentes, les agneaux noirs étaient très appréciés, puisqu’on n’avait pas à teindre leur laine, mais il en naissait peu. Pour savoir combien de moutons noirs allaient naître l’année suivante, les paysans pensaient qu’il fallait, le soir de Noël, regarder à minuit pile par le tuyau de la cheminée : il naîtrait autant d’agneaux noirs qu’on avait pu apercevoir d’étoiles.

 En Languedoc, lorsqu’on frappait la bûche de Noël avec des pincettes, le nombre d’étincelles indiquait, disait-on, le nombre de gerbes à moissonner et le nombre de poulets à naître dans l’année à venir.

 La nuit des morts

Les exemples pourraient ainsi être multipliés. Chaque région avait ses rites prédictifs.

 On disait en Bretagne que la bûche de Noël allumée pendant la veillée servait à réchauffer les morts qui descendaient cette nuit-là sur la Terre.

Avant de partir pour la messe de minuit, les familles posaient souvent des couverts complets, du pain, du beurre, pour que les morts puissent venir manger et boire pendant que les vivants étaient à la messe.

 En Corse aussi, on partageait cette même croyance. Le repas de fête avait lieu après la messe de minuit, mais on ne débarrassait pas la table avant d’aller se coucher : on laissait les victuailles en place et les portes de la maison ouvertes pour que les morts, qui pouvaient cette nuit-là revenir dans notre monde, participent à la joie de Noël.

 Un rite à méditer à notre époque qui n’ose parfois même plus accueillir les vivants, par exemple les voisins qui vivent seuls…

(Marie-Odile Mergnac via Orange.fr )


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