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Mes Moires*

Publié le 24 décembre 2010 par Alexcessif
extrait de "Raid Aquitaine"

Mes Moires*

à l'assaut du Pilat.

* implacable destin de sportif et souvenir.

L’ultime étape concluant les 160 km et le second jour de cette première édition du Raid Aquitaine est un Bike and Run (le B&R est une épreuve avec un vélo pour deux: Il s'agit de rattraper et dépasser son coéquipier cycliste et de faire l'échange).

La Salie – port Maguide : 12km, B&R.  Démarrage souple en course à pied pour moi et Stéphane dit « Binbin » pour un kilomètre en compagnie de la première syllabe desMamanaau (Maryclair;Marie-Pierre;Nathalie;Aurélie).
Puis Binbin, en bon chef de meute, donne le tempo allégro. Pour lui éviter de fredonner «Capitaine abandonné»,
songeant à l’équipe, je lui file le train et quitte Maryclair chagrin entendant son amical au revoir, comme on part en vacances laissant seule celle qui a des devoirs à terminer. Nos  équipiers "bécanisés", Jo et Etienne, sont en épi en bordure de piste attendant pour la première transition. La stratégie convenue est de démarrer dés que nous sommes à vue, lâcher le bike en pleine course à charge pour nous d’empoigner le bon guidon au milieux de 400 et quelques morts de faim, de sauter en marche pour un coïtus continuum et copuler avec l'espace/temps. Encore trois cent mètres et j’ai des désirs de bicyclette mais comme l’art de plaire précède l’art d’aimer, il faut lui courir après avant que de l’enfourcher. Ensuite, puisque rien n’est jamais acquis et surtout pas le cœur (?!) d’une compagne ou l’amitié d’un équipier, il faut concéder, conquérir et posséder à nouveau durant douze kilomètres de sessions courtes et rapides alternant pédalage et "courage". Nous bagarrons avec Ellen/Françoise et Philippe M./Philippe N., mon coach/ chaperon rouge de dimanche passé qui a retrouvé ses jambes d’ex-triathlète mais perdu son petit pot de beurre. Heureusement pour mon Q car nous somme encore au contact à l’entame de la forêt, son sable et ses grimpettes. Encore sept kilomètres exclusivement sylvestres qui résonnent comme sept années de vie commune mais pas banale où le désir change de braquet entre deux transitions avec nos partenaires respectifs. Vu l’état de nos coéquipiers nous convenons  de conserver notre choix initial sur l’ultime kilomètre, pentu, sableux, exigeant, énergivore et chronophage. Changer serait se renier. Steph’ et moi restons cyclistes pour conserver notre pécule de secondes, Etienne et Jo assurent à pieds et à bon rythme. Dans cette équipage chacun retrouve dans ses reins un reliquat d’ardeur et, tiens, tiens....... l’équipe « Lyonnaise des Eaux». C’est le signe réjouissant que nous avons repris les 7’17’’ perdu dans l’étape de Cestas. Fin de la mauvaise réputation faite au chiffre sept par la Tora qui écrit en hébreu : « sept ans de vaches grasses, sept ans de vaches maigres ». L’élément féminin de cette équipe mixte a le cuissard bien rempli et je ne suis pas prés de lui lâcher le train arrière.
Avec un supplément d’ambition et assez bien en jambes nous perdons les « Eaux des Lyonnaises» à regret  pour garder le contact avec le quartet de« Prince Noir II». Là, c’est une autre musique et  malgré le souvenir des conseils de Laurent le magnifique, j’ai un peu de mal aux remontées récurrentes sur la selle de cette sculpture à deux roues dont le piédestal se fixe dans le sillon du sable. Comme dit Ellen : « c’est pareil pour tout le monde » et moins alerte que tous ces tendrons pleins de jus, je lâche prise et perds le contact avec son équipe. Sans doute attristé, Mr Ricard a pleuré une larme de pastis dans les gobelets du dernier ravitaillement (c’est la seule fois où je trouverais du "jaune" dans le milieu aqueux des verres des sportifs). L’arrivée définitive est à portée de molletset nous finirons quinzième de l’étape et dix neuvième au général, les jambes en feu, des giclées de dopamine dans chaque fibres, de la ferveur plein les veines, une explosion d’adrénaline dans les neurones, la poitrine palpitante de bonheur.
Vibrant et vivant.

Mes Moires*

Ma pomme,Laurent (qui tente sa chance), David, Sophie, Ellen; Bernardo; Pat.

L’Aquitaine, son espace, ses lacs, ses esteys, et ses étangs, son bassin unique et ses plages, ainsi que la plus grande forêt d’Europe n’ont peut-être pas été parcouru par d’aussi rapides touristes.Du bel et du bon dans ce paradis hédoniste et épicurien et nous garderons cette sensation inoubliable d’exister à l’intérieur de la carte postale.  Ah, j’oubliais, sans doute parce que je n’aime pas ce mot, la moralité du second jour: Je prête à Simon, organisateur passionné, perfectible mais réactif, les mots de Jean, spécialiste de la fable et du monde animalier, qui pourrait nous dire : « Et si de vous plaire je n’emporte le prix,  J’aurai eu l’honneur de l’avoir entrepris » C’est pas moi, c’est : Jean de Lafontaine.

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