Monsieur Bin’s…

Niortéide, 2

En pleine campagne pour les élections municipales de mars prochain, les ultimes séances du conseil municipal sont de plus en plus animées à Niort. “Qu’est-ce que c’est que ce bin’s ?” s’est ainsi écrié le bon Marc Thébault en plein conseil, ce lundi 14 janvier. Les amateurs de péripéties pré-électorales liront sur son blog ce qui amena pareille sortie. L’essentiel est ailleurs, précisément dans le poids des mots.

Car s’il est vrai que les grands mots font les grands hommes, alors Marc Thébault s’est subitement grandi avec ce court vocable “bin’s” si insolite en contexte si solennel. C’est sans doute le premier bon mot de la campagne, palme provisoire (on l’espère…) de la créativité lexicale des candidats niortais. Le chef de file de la liste UMP, ce même soir tout grimaçant face à la défection de son collègue Alain Garcia (qui envisage de rejoindre la liste d’Alain Baudin, le maire sortant en congé du PS…), y gagnera-t-il le surnom de “monsieur Bin’s” ? Sera-t-il le Rowan Atkinson de cette élection municipale à Niort ?  

En tout cas, il avait sûrement bien senti la situation et mûri le bon mot ad hoc. Bin’s ou binz est en effet formé par aphérèse sur cabin’s (attesté à partir de 1893), lui-même résultant de l’apocope de cabinets.

“Le glissement de sens de W-C à “difficulté” s’inscrit dans la série “merdier”, “mouscaille”. D’où le sens familier de chose, affaire ou situation confuse, ennuyeuse”, explique doctement le Dictionnaire culturel en langue française, sous la direction d’Alain Rey, éditions Le Robert, 2005. Avant de renvoyer à “bazar, pagaille”…

Sans doute une part d’exagération épique entrait-elle dans cette sortie à propos d’une situation où d’autres ne virent sûrement que le jeu normal des institutions républicaines. Niort y aura peut-être gagné son Monsieur Bean’s, c’est déjà ça…