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Nebraska dep'arthur

Par Bordierlaurent
  • Nill est saoul et semble être comme le roseau dans la fable. Il titube, mais ne rompt pas. A l'instant où je me lève pour débarrasser nos deux assiettes en plastique, Marina ouvre brusquement la porte de la chambre en s'écriant   -  C'est ici... ! Vous fumez le cigare en plus ? Le couloir est enfumé messieurs puis ..MAIS VOUS AVEZ BU DU VIN  ? ? Vous voulez mourir maintenant, monsieur Paisley ? Nill lui répond vaguement, délirant dans ses volutes cancérigènes – couloir de gauche, Marina...voilà où nous finirons tous...La jeune infirmière me lance un regard accusateur et tend son index droit vers moi ; on croirait vraiment que son doigt peut s'armer d'un instant à l'autre pour me tirer une balle au milieu du front :

  • - Où vous êtes-vous procuré tous ces vices, Monsieur Laurent ? !
  • - Héréditaire, dis-je ou peut-être génétique Marina. L'alcoolisme saute deux générations paraît-il et il semblerait que ce soit mon arrière grand- père qui avait le flambeau. C'est d'ailleurs pour ça que je ne veux pas d'enfant.
  • Nill ricane derrière notre dos. Il le fait bêtement et ses épaules se gaussent, se haussent en rythme lorsqu'il tente de poser une main devant sa bouche. Suit un hoquet stupide. Je lui demande si tout va bien et il me fait un signe rapide de la main censé me faire comprendre – ça va, ça va ne vous occupez pas de moi...

  • Une frustration de jeune maman désordonnée prend Marina. Un baby-blues sans aucune déprime, une colère feinte peut-être ; fonçant en direction de la fenêtre, elle l'ouvre en grand et nous punit – Voilà ce que vous avez gagné messieurs ! De l'air froid pour remédier à la fumée de vos cigarettes ! Je la laisserai ouverte une minute, ne vous déplaise ! Nill sort enfin de son fou rire et se glisse au fond de ses draps. Il mettra peu de temps à faire venir le marchand de sable, quant à moi, je débarrasserai nos plateaux-repas  puis irai me coucher également. Il est vrai que le vent souffle à l'extérieur et Marina, de sa douce punition, nous regarde malgré tout avec envie, tendresse...comme si elle aimerait adorer les enfants un jour, lorsqu'elle sera grande...


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