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Le rugby n'est pas Lemaître du sport Français en 2010...

Publié le 27 décembre 2010 par Ansolo

Ce week-end, le quotidien l'Equipe a révélé le nom du "Champion des champions" 2010. La palme est revenue à l'athlète Christophe Lemaître, triple champion d'Europe du 100, 200 et 4x100m.

Le choix est incontestable, tant les performances comme la mentalité de ce champion sont de celles qu'il convient de porter au faîte du sport national.

Ce qui nous intéresse, dans cette opération annuelle de classement des sportifs les plus emblématiques et représentatifs de l'année écoulée, c'est la position du premier rugbyman figurant dans la liste proposée par l'Equipe.

Il faut aller à la 16ème place du classement pour y découvrir le nom de Thierry Dusautoir, capitaine du XV de France. Il est suivi de près par Morgan Parra, demi de mêlée des bleus et de l'ASM Clermont Auvergne. Si ces deux joueurs figurent honorablement, ils avaient pourtant des arguments à faire valoir pour prétendre à un classement plus proche du podium.

Qu'on en juge : le premier comme le second ont remporté le Tournoi des VI nations assorti d'un grand chelem, qui n'est guère que le neuvième conquis par le XV de France depuis qu'il participe à cette compétition. Thierry Dusautoir a également remporté la H Cup (la 4ème du Stade Toulousain, un record), et Morgan Parra a été l'un des grands artisans du premier bouclier de Brennus gagné par Clermont en onze finales disputée par l'ASMCA.

Bref, largement de quoi estimer qu'une place au delà du 15ème rang n'est pas vraiment conforme à ce qu'on pouvait espérer pour ces deux rugbymen.

Et pourtant, ce classement éclaire particulièrement la situation de l'ovalie tricolore, et remet quelque peu en cause le sentiment pourtant assez répandu que le rugby monte en puissance dans le paysage sportif hexagonal.

Même s'il n'est pas contestable que la dimension médiatique du rugby a pris depuis quelques années une importance inégalée jusque là, celui-ci demeure encore un sport de second ordre. Loin derrière le football (qui doit à la médiocrité de ses représentants en 2010 un classement atypique très en deçà de ce qui est observé habituellement), et concurrencé par d'autres disciplines qui, paradoxalement, sont louées pour des valeurs très "sport collectifs" qu'elles ont pu véhiculer au cours de l'année écoulée.

On pense évidemment à l'athlétisme mais également à la natation. Ces deux disciplines ont, de surcroît, connu des fortunes assez inhabituelles en championnat d'Europe, dont l'éclat fut renforcé par leur survenance quelques semaines après la déconfiture Sud-Africaine des footballeurs-grévistes.

Quant au rugby, il a lui aussi des circonstances sinon atténuantes du moins de nature à expliquer la médiocrité du classement de ses représentants. En effet, les tournées désastreuses de juin et novembre du XV de France n'ont pas servi les joueurs dans la quête du titre de meilleurs sportif de l'année.

Au-delà de ces contingences (en espérant qu'elles ne soient que cela), la fragilité des acquis du rugby est patente, et ce classement reflète bien cette situation qui est la marque d'une crise de croissance. Rien n'indique qu'il s'agit d'une "bulle" destinée à éclater. Les indicateurs d'audience sont, parait-il, au vert, et le marketing n'a pas abandonné l'ovalie.

Mais il ne faudrait pas que l'année 2011 soit marquée par des revers trop lourds lors du Tournoi et, surtout, à l'occasion de la prochaine Coupe du monde. Dans une telle hypothèse, il n'est pas certain qu'on aperçoive un rugbyman dans le classement de l'équipe, en décembre prochain.


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