En vieillissant, nous sommes confrontés au travail destructeur que fait le temps sur nos petites personnes. Un réponse consiste à tout nier en bloc, en essayant tout ce qui pourrait enrayer ou ralentir les ravages que produit le vieillissement; de la chirurgie esthétique en passant par le Botox ou aux lotions antirides, voire aux perruques ou autres implants capillaires. Une autre approche consiste tout simplement à éviter le sujet. Beaucoup choisissent cette stratégie car elle semble être de loin, la plus facile et la moins douloureuse.
Ce n'est pas qu'en évitant la confrontation, les symptômes vont disparaître, mais tout simplement qu'en l'écartant un peu, cela apporte une certaine paix. Mon approche par rapport à ce sujet est d'accepter carrément le phénomène de vieillissement en lui trouvant une foule de cotés positifs. Par exemple, je porte mes rides comme s'il s'agissait de médailles militaire et me surprends parfois à admirer le travail d'érosion naturelle qu'a fait le temps sur mon visage. L'idée de ce qu'est la beauté est tellement personnelle que sans tomber dans une contemplation narcissique de mon vieux visage, je suis tout à fait à l'aise avec ce dernier.
Nous avons à la maison une photo encadrée en noir et blanc d'un paysan anonyme, prise à Saint-Véran dans les Alpes du Sud par mon ancien instituteur. Son visage est buriné, rude et magnifique. Tous ceux qui voient ce portrait sont généralement saisis par sa beauté naturelle. Pour moi, c'est simplement une référence.