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Enquête ANDT 2010

Publié le 30 décembre 2010 par Aubonheurdesmots

Pour clore cette année 2010, terminons sur une note concernant le télétravail. Après celles de 1999 et de 2003, cette nouvelle enquête 2010 est en mesure de procéder à des comparaisons et ainsi d'évaluer les aspects du télétravail qui progressent ou non. Comme depuis 1999, deux populations sont analysées, celle des porteurs de projet, les futurs télétravailleurs et les télétravailleurs indépendants installés.

Mais pour cette version 2010, l'enquête s'est ouverte aux télétravailleurs salariés. Les chiffres de cette enquête démontrent à la fois des évolutions notables, mais aussi des surprises.

Qui sont ces télétravailleurs ?

En majorité des femmes. Ils sont âgés pour la plupart entre 30 et 50 ans. Avec un certain niveau d’études pour les télétravailleurs indépendants et salariés. En ce qui concerne ce point, les porteurs de projet auraient-ils sous-estimé justement le niveau d’études nécessaire, les acquis, aptitudes, expériences professionnelles requises pour réussir en télétravail indépendant. Ne s’improvise pas qui veut télétravailleur !

Pour l'essentiel, ils habitent en province dans une maison individuelle. Ce qui n’est pas le cas pour les télétravailleurs salariés, caractéristique plus difficile à mettre en place, surtout au vu du prix du m2 dans certaines villes. L’alternative les concernant serait le développement de télécentres.

Une des raisons évoquées au fait d’en venir à télétravailler que ce soit pour ceux installés désormais, et les porteurs de projet est ce fameux transport domicile-travail.

Réponse arrivant en tête pour les trois populations intérrogées, le travail est bel et bien une nouvelle forme d’organisation du travail.

Ce choix en faveur du télétravail serait également conduit par le souhait d’une meilleure qualité de vie, plus d’autonomie dans le travail, et par une meilleure organisation de son temps.

Ce fameux souhait de ne plus perdre du temps dans les déplacements profite finalement au travail. Si le télétravail a pour effet de faire travailler davantage, même si les indépendants jugent qu’il serait un facteur d’isolation, il ne serait pas jugé comme désocialisant.

Cette enquête insiste à plusieurs reprises, à raison en ce qui me concerne, que sous le terme "télétravailleurs" il y a les indépendants, pas uniquement les salariés avec un contrat de travail classique et pour lequel un avenant serait apporté.

L’enquête constate une évolution dans les métiers exercés, en faveur de ceux dans la communication.

La clientèle s’oriente vers les entreprises, en raison de la relative fragilité du marché des particuliers.

Dans cette enquête figurent des chiffres concernant le CA des travailleurs indépendants. Quant au chiffre d’affaires HT facturé mensuellement par les télétravailleurs indépendants, même si l’enquête relève que le télétravail n’est pas exercé à plein temps pour 48 %, les chiffres sont loin d’être flamboyants. Il y a plus de télétravailleurs qui facturent moins qu’en 2003. Que se cache-t-il derrière ces chiffres, que révèlent-ils ? Une mauvaise détermination des tarifs ?

Malheureusement, nombreux partent à l’aventure sans aucune préparation ni formation. Trop nombreux encore sont les télétravailleurs qui vont sur des sites web de concurrents et tout bonnement copient leurs tarifs, voire considèrent que pratiquer des tarifs inférieurs sera encore plus bénéfique pour eux.

Petit aparté à ce sujet (les propos suivants n’engagent que moi) : on pourrait penser qu’aucune entreprise sérieuse n’accorderait de crédit à ces personnes. Prenons l'exemple de certaines administrations qui font appel à des prestataires extérieures pour répondre à leurs besoins ponctuels. Dans le cadre de bons de commande, le client va retenir l'offre la moins disante. Mais dans d'autres conditions, est-ce que cette non-distinction ne finira pas par jouer en défaveur desdits télétravailleurs ? Cela ne va-t-il pas conduire à une perte totale de crédibilité ?

Créer est une chose, mais il faut durer ! Je peux comprendre l’intérêt d’attirer le client avec des offres "alléchantes", néanmoins cela est d'une part financièrement non judicieux sur le moyen terme et crée un doute dans l'esprit de nos clients quant à la valeur des prestations proposées ; quand je parle de valeur cela induit la valeur que vous accordez à vos connaissances, à votre savoir, à votre expertise. Le phénomène est courant avec des indépendants capables de proposer des prestations pour des tarifs incroyables. Le client va-t-il toujours être disposé à croire que le produit est bon ? Le jour où l'indépendant en question arrête son activité (parce qu'il n'en vit pas), là c'est la catastrophe pour le client. Nos interlocuteurs peuvent être interloqués quant à la valse des prix dans nos métiers. Et finalement, par exemple dans le cadre d'une première mission, après avoir proposé une offre gratuite ou quasi gratuite, comment expliquer qu'elle devienne payante par la suite ? Cette attitude semble peu responsable économiquement parlant.

Cette élaboration de prix assez aléatoire ou cette mauvaise évaluation des prestaions révèle ici la difficulté majeure au quotidien chez les indépendants qui est la prospection commerciale. Avec encore pour certains, nous espérons qu'ils soient encore très peu, des supports inexistants, pas de carte de visite,  de plaquette,  ou de site web, encore moins de portfolio (plus difficle certes pour les débutants, mais après un temps, ce support peut se révéler intéressant et démonstratif de vos compétences, déployé sous la forme d'un book papier ou sur un site web). La prospection téléphonique semble trop encore être une gageure pour certains.

Revenons à notre enquête ANDT, et à sa troisième et dernière partie concernant les télétravailleurs salariés. L’enquête révèle que ce sont dans les petites structures que le télétravail se développe le mieux, suite pour la majorité à une démarche personnelle vers l’entreprise. Par contre, plus de 37 % des télétravailleurs salariés ne disposeraient pas d'avenant spécifique au télétravail à leur contrat. Mais pour ceux qui en disposeraient d’un, les salariés jugent que leurs employeurs respectent les dispostions obligatoires.

Les raisons pour lesquelles l’employeur aurait décidé de mettre en place cette organisation, seraient pour l’essentiel de fidéliser leurs salariés, réaliser des gains de productivité. Force est de constater que les salariés sont encore beaucoup trop nombreux à ne pas disposer d’un équipement mis à leur disposition par l’employeur, ou encore que leurs frais relatifs à l’exercice de leur métier seraient insuffisament pris en charge.

Les salariés en télétravail communiquement tout simplement et essentiellement avec leur hiérarchie par email et téléphone ; visioconférence ou conference call ne seraient pas spécialement encore développées.

Comment ces télétravailleurs salariés vivent au quotidien ce mode d’organisation ? Les relations avec la hiérarchie, les collègues prennent un tournant positif. S’ils considèrent avoir perdu avec le télétravail du lien social (perte de contacts humains, de communicatin avec les collègues) une réelle économie sur les temps de transport semble être la grande gagnante qui induit les réponses suivantes comme la qualité de vie, une diminution du stress.

Alors que pour les télétravailleurs indépendants (en tout cas d’après lecture sur des blogs, forums) vie perso et vie pro seraient relativement imbriquées, les télétravailleurs salariés eux sépareraient tout à fait vie perso et vie pro.

Retrouvez l'intégralité de cette enquête sur le site de l'ANDT avec à la fin les conclusions et propositions du président et fondateur de l'association.


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