Revue de poésie vive et dérivés
Numéro 38
Et cetera desunt.
Jusqu’à quand nous laisserons-nous imposer nos pensées, nos mouvements, nos goûts, nos façons d’être, d’aimer, de travailler, de vivre, nos rythmes, nos rêves ? Jusqu’à quand accepterons-nous l’inacceptable ? Face au rouleau compresseur, s’agirait-il de savoir si on va courir de plus en plus vite - et tant pis pour ceux qui tombent, ceux innombrables qui sont déjà tombés - ou si nous allons tenter un saut de côté ? Le problème c’est qu’il n’y a pas un seul rouleau compresseur, unilatéral, et peut-être évitable, mais des multitudes de rouleaux compresseurs qui partent dans tous les sens ! Alors ?
Il ne s’agit plus là de politique mais de prédation. Prédation d’humains envers d’autres humains. Prédation ou plutôt parasitisme. Le prédateur met à mort sa proie pour s’en nourrir et en nourrir sa progéniture, le parasite s’en nourrit, le pompe, le suce, l’épuise, la mort ne vient que plus tard, de façon non directe, et il est souvent difficile de déceler la vraie cause. Les véritables causes de la guerre, de la misère, de la violence, de la malnutrition, des maladies, de la folie, du fanatisme, et de la longue et atroce liste des etc. Et cetera desunt, qui signifie « et les autres choses manquent ». Oui, les autres choses manquent, comme la paix, le respect, la dignité, la clairvoyance, l’échange, le partage – ailleurs que sur ces réseaux dits « sociaux » -, la sororité et la fraternité, l’empathie pour toute forme de vie… Bref, tout ce qui donne SENS à l’existence.
Alors nous voilà en 2011, à la saison des vœux… Que dire ? Que cette nouvelle année ne soit pas pire encore que celle qui vient de s’achever.
Santé, liberté, dignité, joie et création pour toutes et tous et purgeons nos têtes et nos cœurs plutôt dix fois qu’une !
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Nous lançons contre ceux qui te pillent et t'épuisent
Contre ceux qui parasitent sur ton grand corps d'humus et de neige
Les imprécations foudroyantes
Qui naissent aux gorges des orages.
Gilles Hénault, in Totems
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AU SOMMAIRE
Délit de résistance : Contes et Récits Rom KALDERACH ou l’avant dernière étape des Tsiganes, de Georgie Viccini
Délit de poésie : Marie-Florence Ehret, Anna Jouy et Guénane Cade
Délit de fraternité : Qui Vive de Christophe Manon
Délit de souvenance : Il y a des abeilles de Christian Degoutte
Délit d’incitation au jardin : Jardin du causse de Cathy Garcia vient de paraître aux Editions de l’Atlantique
Et 4 R à Résonances : 1 Revue, 1 Recueil, 1 Roman et 1 Réalisateur.
Vous trouverez le bulletin de complicité fidèle à son poste, au fond en sortant.
Illustrateur invité : Jean-Louis Millet
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Ce perpétuel dissident, cet être anachronique :
le poète, a trouvé le moyen de survivre au dodo
et à la liberté, que l'homme sociable a fini,
et non sans peine, par exterminer
Robert Edward Hart (1891-1954)
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Nouveaux Délits - Janvier 2011 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Auto-impression sur papier recyclé-Autodiffusion Coupable responsable : Cathy Garcia - Létou - Correcteur : Michel Host