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» Les clés de l’amélioration des systèmes scolaires »

Publié le 02 janvier 2011 par Perceval

C’est le titre du nouveau rapport publié par McKinsey & Company. Fondée sur l’analyse approfondie des systèmes scolaires qui ont progressé à travers le monde et sur celle de près de 600 réformes, cette nouvelle étude répond à la question : « Comment fait-on pour progresser ? Comment un système scolaire peu performant devient-il « bon » ? Puis comment passer de « bon » à « très bon »,puis à « excellent » ? ».

( Ci-dessous, quelques extraits: )

-   Quel que soit son point de départ, un système scolaire peut nettement progresser en quelques années :

Par exemple, dans le Land de la Saxe, six ans de réformes ont permis d’améliorer la performance des élèves de troisième en maths, sciences et lecture d’environ deux trimestres en équivalent année scolaire.

De même, le district de Long Beach en Californie a, en six ans de réformes, réussi à améliorer la performance en calcul des élèves de quatrième et de cinquième de 50 % et 75 % respectivement.

Au bout de six ans d’une démarche d’amélioration continue, les élèves de Lettonie ont obtenu des scores que leurs prédécesseurs n’auraient décrochés qu’au terme d’un semestre supplémentaire de soutien scolaire renforcé.

En deux à quatre ans, des systèmes scolaires initialement peu performants, comme ceux du Madhya Pradesh en Inde, du Minas Gerais au Brésil, et du Cap-Occidental en Afrique du Sud, ont notablement amélioré les résultats de leurs élèves en lecture et calcul, tout en réduisant sensiblement les disparités liées à l’origine sociale des élèves.

-   En Europe comme en France, la première priorité est le renforcement des pratiques pédagogiques et la transmission des savoir-faire entre les enseignants sur le terrain, clé du progrès

Dans tous les systèmes qui ont progressé, 72 % des actions mises en oeuvre sont liées à des mesures de renforcement des méthodes de travail sur le terrain plutôt qu’à des leviers centralisés.

Ainsi, pour des systèmes ayant une bonne performance, comme celui de la France, et qui veulent progresser, la première priorité serait donc de renforcer les approches et les pratiques pédagogiques, à travers en particulier : l’accompagnement des jeunes enseignants sur le terrain par leurs collègues expérimentés, une préparation plus systématique des cours en commun, le partage des bonnes pratiques au sein de l’établissement et au-delà, sous l’égide du chef d’établissement.

Parmi les pratiques collaboratives ayant fait leurs preuves dans des systèmes de performance similaires, les auteurs soulignent que, dans l’Ontario, l’emploi du temps des enseignants comporte des plages consacrées à la préparation des cours en commun ; des réunions collégiales sont organisées pour examiner les pratiques d’instruction qui fonctionnent ou ne fonctionnent pas ; les exemples de réussite sont communiqués au sein de l’établissement ou au sein du district.

Une autre bonne pratique constatée en Corée du Sud, qui s’inscrit en permanence dans le haut du palmarès de PISA, vise à inciter les enseignants les plus expérimentés à aider leurs collègues plus jeunes à progresser dans leurs pratiques d’instruction, d’abord au sein de l’école, puis dans les différentes strates du système. Cet aspect d’accompagnement par les plus expérimentés est valorisé dans les plans de carrière.

Ainsi, des projets de recherche destinés à faire avancer les pratiques pédagogiques sont financés par un fond spécial et la participation des enseignants à de tels projets est prise en compte dans leur évolution de carrière.

Pour développer de telles pratiques, de nombreux systèmes ont confié au chef d’établissement le rôle crucial de mettre en place ces approches et de renforcer la dimension collaborative du travail sur le terrain.

-   Deuxième priorité : plus le niveau de performance des systèmes est élevé, plus les marges de manoeuvre laissées au terrain doivent être grandes

Alors que les systèmes éducatifs les moins performants s’améliorent principalement grâce à des initiatives dictées par les administrations centrales, afin de définir et de diffuser des pratiques d’enseignement cohérentes pour les écoles et les enseignants, cette approche n’est plus adaptée dès lors que les systèmes atteignent un bon niveau de performance.

-   L’enjeu pour la France : passer de « bon » à « très bon »

Si l’on s’en réfère aux classements internationaux de référence, l’enjeu pour la France est de passer du niveau « bon » au niveau « très bon » puis « excellent », tout en assurant l’homogénéité de ce niveau sur l’ensemble de son territoire.

Pour répondre à cet enjeu, les grands principes se dégageant de cette étude et les leviers de progression identifiés semblent pouvoir s’appliquer à la France, avec deux priorités : renforcer le développement professionnel des enseignants et leurs pratiques pédagogiques sur le terrain par un travail au sein des équipes d’enseignants et en partageant les bonnes pratiques ; accroître les marges de manoeuvre au niveau des rectorats, des établissements ou groupes d’établissements, notamment en termes de capacité d’innovation et de prise d’initiatives pédagogiques.

« Les clés de l’amélioration des systèmes scolaires » est accessible dans sa version complète en anglais sur le site de McKinsey : http://www.mckinsey.com/clientservice/Social_Sector/home.aspx


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