
En faisant sien, après à peine huit mois passés à l’Elysée, l’adage selon lequel "les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent", Nicolas Sarkozy démontre qu’il a la "rupture" sélective…
En effet celui qui aimait à se présenter comme le "président du pouvoir d’achat" commence visiblement à déchanter et à réaliser que la tâche est plus ardue à mener à bien pour l’ensemble des Français que pour lui-même avec un auto-augmentation de 172% ou pour une petite minorité (dont beaucoup sont ses amis) avec le bouclier fiscal. Déjà Lors de sa conférence de presse à grand spectacle, le chef de l’Etat semblait désemparé face une question sur le sujet à laquelle il n’avait pas su quoi répondre d’autre que "mais qu’attendez-vous de moi sur le pouvoir
d’achat ? ". En voilà une question… La réponse est pourtant simple : qu’il explique comment il compte tenir sa promesse d’augmenter le pouvoir d’achat.
Il lui aura fallu une dizaine de jours pour peaufiner sa réponse, pourtant simple : il ne tiendra pas sa promesse comme il l’a expliqué lors de ses vœux de la Nation. Devant les syndicats et le patronat, Nicolas Sarkozy, qui décidément ne manque pas de culot, a affirmé : "promettre plus de pouvoir d'achat aujourd'hui sans contrepartie, c'est la certitude d'avoir encore un peu moins de pouvoir d'achat demain, sous le poids des prélèvements obligatoires qui augmenteront et d'une dette qui s'accumulera". Bref, le président Sarkozy enterre la promesse du candidat Sarkozy en le traitant à mi-mots d’irresponsable…
Dans le même temps François Fillon s’attaque à l’argent que laissent dormir les 45 millions de nantis qui possèdent un Livret A en portant son taux à 3,5% en violation de la règle de calcul qui le régit depuis 2003 (l'actualisation du taux du Livret A au 1er février et au 1er août de chaque année résulte d'une moyenne entre l'inflation hors tabac et du loyer de l'argent à court terme majorée de 0,25 point) et qui aurait du le porter ce taux à 4%. Il a bien raison : si 45 millions de Français peuvent mettre de l’argent de côté, c’est bien la preuve que toute cette polémique autour du pouvoir d’achat est surfaite…
