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Gaston Flosse et l’affaire JPK font la “une” du Monde !

Publié le 17 janvier 2008 par Maheanuu

L’affaire JPK éclabousse Gaston Flosse, monsieur 10%

Je tiens à m’excuser pour mes petites bifurcations politiques, mais des élections importantes approchent… Des élections qui risquent de voir proclamer Gaston Flosse 1er, grand empereur de la Polynésie.

L’affaire JPK me touche particulièrement, le cadre de l’enquête étant mon quartier, avec des gens que mes parents ont très bien connu. A ce sujet je vous conseille vivement de lire le très bon article du monde à ce sujet, étonnant qu’on n’en fasse pas l’écho en Polynésie.

Le dossier est plutôt complet, différentes hypothèses sont mises en avant, suicide ou meurtre? Complot politique ou crime passionnel? Une chose est certaine, Jean-Pascal Couraud était surveillé, épié jours et nuits par le GIP, une milice d’ancien prisonniers à la botte de Gaston Flosse. Une cellule de renseignement très spéciale existait à l’époque.
Leur mission? Surveiller les opposants de monsieur 10%, avocats, miss Tahiti, maitresses, femmes, hommes politiques, tout le monde y passe.

Alors à la question Gaston Flosse a-t-il commandité la séquestration de JPK? Je vous propose de lire l’article du monde dont voici un extrait:

Il existait bien, comme le relève le réquisitoire du parquet, un service de renseignements officiels, le service des études et de la documentation (SED), dirigé par André Yhuel, implanté dans un bureau de la présidence. Yhuel, qui avait quitté la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à la mi-1997 avec le grade de lieutenant, recevait, note le parquet, “directement ses directives de Jean Prunet, directeur de cabinet de Gaston Flosse”. Ce même Prunet est connu de la justice : il a été condamné en 1999 pour avoir recelé les documents et disques durs volés dans le cabinet de l’avocat de JPK, Me Jean-Dominique des Arcis.

“On espionnait tout le monde, se rappelle Vetea Guilloux, qui fut membre de la cellule en 1997. Les copines de Gaston Flosse, les Miss Tahiti, les magistrats, les hommes politiques. Les journalistes. Et donc JPK. On avait un super matériel, de provenance américaine, on filmait les gens, des micros étaient placés dans leurs maisons ou dans les chambres d’hôtel.”

Sean Whitman, 38 ans, a lui aussi participé aux basses oeuvres du SED. Placé en garde à vue le 7 avril 2006, il a raconté aux gendarmes sa mission centrée sur l’ex-journaliste. “Je ne me souviens pas de la période à laquelle les filatures de JPK ont commencé. Je pense que c’était environ un mois, un mois et demi avant sa disparition (…). Félicien (Micheloni) nous avait réunis et nous avait dit que nous allions filer Jean-Pascal Couraud (…). Il venait vérifier de temps en temps (…). Je rendais compte verbalement le soir à Félicien et le lendemain par écrit si nécessaire.”

Interrogé lui aussi, Félicien Micheloni assure aux gendarmes que JPK est devenu “par hasard” une cible de la cellule. Il confirme en revanche avoir reçu directement de Gaston Flosse l’ordre de procéder à du “renseignement politique”. “Pour moi, Félicien Micheloni ment quand il dit que JPK a fait l’objet de filature par hasard, s’insurge Sean Whitman devant les enquêteurs. C’est lui qui nous a donné les ordres concernant cette filature.”

Gaston Flosse, pour sa part, dément avoir donné la moindre consigne. “Ce n’est pas moi qui ai donné des ordres pour surveiller JPK, dit-il. D’ailleurs, en quoi représentait-il un danger pour moi ? Je le connaissais, comme tout le monde ici…” Gaston Flosse ne s’est pas toujours désintéressé du sort de JPK : le 8 novembre 2005, les gendarmes ont déniché lors d’une perquisition à son secrétariat particulier un rapport du SED, daté du 13 février 1998, et se rapportant à la disparition de l’ancien journaliste.

A la lueur de ces éléments, le doute n’est guère permis pour Philippe Couraud : “Mon frère détenait des éléments compromettants pour Gaston Flosse. Il travaillait sur une affaire de trafic d’armes, il montait des dossiers très costauds.” JPK s’était penché sur le patrimoine de l’élu, avait examiné ses investissements. Sans résultat, puisque Gaston Flosse n’a jamais réellement été touché par des décisions de justice, même s’il est mis en examen pour “détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts” dans deux dossiers : une affaire d’emplois fictifs, et le rachat de l’atoll d’Anuanuraro, où le Territoire est suspecté d’avoir surévalué l’acquisition de 214 hectares à l’homme d’affaires Robert Wan, par ailleurs un intime de Gaston Flosse.

JPK pouvait-il représenter une menace pour M. Flosse, au point de le faire surveiller si étroitement ? La famille Couraud en est persuadée. “JPK avait dès 1996 des renseignements sur les virements opérés au Japon par Flosse”, estime Me Max Gatti, le conseil de la famille Couraud.

Mais la justice n’a pas voulu suivre la partie civile sur ce terrain. “Il n’y a aucun élément qui permette de dire que M. Couraud avait trouvé quelque chose, précise François Deby, procureur général à Papeete jusqu’en décembre 2007. Et nous n’avons jamais été saisis de faits relatifs à des transferts de fonds suspects de M. Flosse. Je précise en outre que je n’ai jamais reçu de directives de la chancellerie sur les dossiers liés à M. Flosse.”

Alors que rumeurs et chausse-trapes rythment la marche de l’enquête, une association s’est créée à Papeete pour soutenir le combat de la famille Couraud. “Il faut aller plus loin, dit Philippe Couraud, l’enquête a éludé un tas de pistes, comme cette dizaine de témoignages qui corroborent les déclarations de Vetea Guilloux. Je suis convaincu que les GIP ont tué mon frère, il est déjà prouvé qu’ils le surveillaient…”

Une stèle, posée en souvenir de JPK au cimetière de la pointe des Pêcheurs, est soigneusement entretenue, depuis dix ans. La tombe, elle, reste vide.

Et puis l’histoire des comptes bancaires au Japon ça ne vous rappelle pas une certaine affaire Chirac ?


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