Magazine Politique
La poussée du Front National en France, celle du Tea Party aux Etats-Unis contribuent à ouvrir le débat sur le populisme dans des conditions assez étonnantes visant à culpabiliser le peuple de tout réflexe anti-élite. Ce n'est pas le peuple qui nourrit le populisme mais les fautes des élites. Il ne faut pas inverser les tendances donc les responsabilités. C'est la vague de fond sur laquelle surfe Marine le Pen.
Périodiquement, le politiquement correct lance un voile d'obscurantisme sur le débat politique Français.
Ces derniers jours, il commence à naître avec la question du populisme.
Aux Etats-Unis, le Mouvement Tea Party a repris une dialectique classique :" le bon citoyen contre les méchantes élites".
Dès l'instant qu'un candidat dit "nous le peuple", c'est pour servir de contraste à "eux les élites".
En France, le clivage qui s'annonce risque d'être différent : majorité silencieuse / intelligentsia irresponsable donneuse de leçons généralisées.
La parfum populiste français ne se nourrit pas d'anti-étatisme à la différence des Etats-Unis. Il se nourrit de l'irresponsabilité d'une élite qui intellectualise tout, donne des leçons sur tout mais ne répond de rien.
C'est peut-être la première fois que si peu de personnes sont exposées sur tous les fronts du pouvoir, cumulant toutes les interventions sur les supports médiatiques. Elles sont supposées tout savoir mais ne règlent jamais rien.
Elles expliquent la crise, ne la vivent pas et la solutionnent encore moins.
C'est cette arrogance intellectuelle qui est devenue insupportable et qui conduit l'opinion à un réflexe de sanction.
Le débat sur l'euro est dans la lignée de ce constat. C'est la vague sur laquelle surfe Marine le Pen. Le débat n'est plus technique. Il est passionnel. Tout ce qui émane de cette "élite" suscite le rejet. Il suffit qu'elle donne l'onction à un dossier pour que le peuple veuille le rejeter.
Le peuple sait qu'il peut avoir tort mais il se sait fort. Il sait qu'il peut d'autant plus avoir tort qu'il a été trompé tant de fois.
Dans ce climat, la poussée des anti-systèmes n'est qu'à son début. A voir comment l'élite s'exonère de toute responsabilité, le populisme risque de vivre un véritable printemps en 2012.