Humour Noir

« Tous ceux qui ont pu être blessés par les propos que [Monsieur Jean-Paul Guerlain a] tenus » seront ravis d'apprendre que la société Guerlain, filiale de LVMH, a été indemnisée à hauteur de 300 000 euros, en réparation du préjudice lié notamment à la fermeture de boutiques après les propos racistes tenus par l'ancien parfumeur.
Qu'ils se rassurent cependant : AXA explique que cette indemnisation « n'a rien à voir avec la perte d'image » et qu'« elle ne tient pas compte du fait générateur des évènements ». Il ne s'agit que de dédommager la société Guerlain des pertes d'exploitation, comme le prévoit le contrat du groupe LVMH. Ouf ! on a eu peur deux secondes que l'assurance indemnise le déficit d'image ou un truc dans le genre. Ça va tout de suite mieux quand on a le pourquoi du comment.

En soi, cette histoire est déjà très très rigolote (mais si, voyons ! ne soyez donc pas si rabat-joie !). Mais là où ça devient carrément tordant, c'est qu'on apprend le même jour qu'une ancienne salariée assigne le groupe AXA France au Conseil de prud'hommes de Paris pour « harcèlement moral discriminatoire en raison de sa couleur de peau, ainsi que pour rupture abusive de son contrat de travail aux motifs de "représailles" pour avoir dénoncé ces faits à la direction, aux ressources humaines et à la médecine du travail ». L'ancienne cadre raconte avoir subi toutes sortes de brimades, d'injures, de moqueries racistes et d'humiliations.

Des broutilles, en somme, que le groupe AXA* a d'ailleurs qualifiées de "blagues" censées mieux intégrer la salariée dans l'entreprise. Il ne manque qu'une de ces saillies hilarantes dont Brice Hortefeux a le secret pour que tout soit parfait et le fou rire irrépressible...

* Pour rappel, à la tête du Conseil de Surveillance du Groupe AXA, on trouvait autrefois un certain Claude Bébéar. Lequel a remis jadis un rapport sur la discrimination raciale à l'embauche à notre bon Raffarin. Ça n'était certes pas indispensable de le rappeler, mais c'est encore plus marrant, non ?

NB : la photo a été prise le 28 octobre 2010, lors d'une des nombreuses manifs contre la réforme des retraites. Si vous cliquez dessus, vous atterrirez sur une vidéo YouTube.