Dans son texte publié le 3 janvier, Claude Piché écrit :
Le défi du ministre Raymond Bachand, à Québec, est tout autre. Le ministre prévoyait un déficit de 4,3 milliards; sans doute tournera-t-il davantage aux alentours de 4,6 milliards, mais cela ne représente pas forcément une mauvaise nouvelle, puisque cette différence de 300 millions provient essentiellement d'une hausse des prévisions pour éventualités, ce qui est une sage décision en ces temps incertains. Le véritable problème de M. Bachand, c'est l'ampleur de la dette publique. Le ministre s'est donné comme objectif de réduire la dette brute (qui frise les 170 milliards, ou 54 % du PIB) à 45 % du PIB en 2026. Ce ne sera pas facile: pour y parvenir, on compte notamment sur une hausse des tarifs d'électricité.
Comment un chroniqueur chevronné comme Claude Piché peut-il prétendre que de réduire la dette de 54 % du PIB en 2010 à 45 % du PIB en 2026 constitue un défi important?
Faisons les maths!
De 2002 à 2010, le PIB a cru au taux d’environ 4 % en dollars nominaux. Si l'on suppose qu’en moyenne ce taux de croissance sera maintenu, alors le PIB atteindra 594 G$ en 2026. Si la dette égale 45 % du PIB, elle sera alors égale à 267 G$. Donc, le ministre Bachand a pour objectif d’augmenter la dette de 170 G$ à 267 G$ soit plus de 6 G$ par année.
Et cela devrait représenter un défi? Ridicule!
Si au lieu de planifier une augmentation annuelle de la dette de 6 G$ par année, le gouvernement remboursait seulement 1 G$ par année, elle passerait de 170 G$ en 2010 à 154 G$ ou 26 % du PIB en 2026. Cela ne représente pas un défi majeur, mais c’est quand même mieux que d’augmenter la dette comme le propose le gouvernement.
Où le gouvernement pourrait-il trouver 1 G$ par année pour rembourser la dette? Voici quelques suggestions :
• Réduire les subventions aux entreprises de 6 G$ à 5 G$
• Réduire les coûts de la fonction publique de 5 %
• Demander un petit effort de rationalisation à H-Q
• Introduire la concurrence dans le système de santé
• Vendre la SAQ
• Assurer une vraie concurrence pour les contrats d’infrastructure
• Privatiser le transport en commun
• Etc.
Ce n’est pas les opportunités d’économie qui manquent, mais la volonté politique d’assainir les finances publiques.