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Du professionnalisme journalistique

Publié le 06 janvier 2011 par Careagit
Vous connaissez Nathalie Kosciusko-Morizet, la plus geek des ministres ? Blogueuse, twitteuse a ses heures, c’est même elle, dit-on, et non son conseiller en communication qui publie ! Avant de passer ministre de l’écologie, NKM s’occupait de l’économie numérique, elle avait même lancé les débats sur « le droit a l’oubli » où comment faire en sorte que les traces laissées sur Internet puissent être effacées.
Depuis hier, l’actualité nous apprends que 3 « cadres » de la maison Renault auraient divulgué des informations considérées par la direction du groupe comme stratégiques. Les médias, bouches en cœur, se sont précipités sur le steak pour combler une actualité somme toute assez calme. Et c’est ainsi que toi lecteur, tu peux voir défiler depuis hier, des dizaines des papiers particulièrement pertinents te racontant les faits a grands coups de citation des dépêches AFP citant elle-même le communiqué balancé par Renault.
Sur le fond, pas grand-chose. Renault ne souhaitant pas, a ce stade, communiquer puisque attendant avec précautions les résultats de l’enquête interne. Le problème avec les précautions, c’est que cela ralentit vachement le temps de diffusion d’une telle info qui fleure bon le roman d’espionnage à la James Bond.
Invariablement, un des talk show politique de nos matinées de réveil n’aura pas manqué d’inviter le ministre en charge – de près ou de loin, qu’importe – de l’affaire en lui posant une palanquée de questions dont les réponses viendront nourrir les sons diffusés dans la journée. Plus tard, nous verrons éclore avec candeur une petite loi bien sentie visant à mettre un terme à la polémique, loi qui sera votée largement par des députés dépités. Fin du Roman.
Dans le tourbillon de l’actualité, des journalistes particulièrement inspirés n’auront pas manqué de balancer a la plèbe en furie les noms ET prénoms des fautifs vous permettant de rigoler sur leurs profils Viadéo, LinkedIn et toute autre trace de type numérique. Et puis citer des noms ca permet de se différencier de la concurrence des autres canards et de balancer un papier super méga scoop. Du vrai travail journalistique avec un grand J. Après tout, ils l’ont cherché, hein.
Peu importe alors que les intéressés soient – ou non – effectivement coupables (donc jugés ?), peu importe que ces derniers souhaitent plus tard se reconvertir dans d’autres métiers ou compétences. Peu importe. Oui, peu importe. Et d’ailleurs, cela importe peu ces professionnels de l’information avec un grand I.
Google lui en revanche, se chargera de garder au chaud tous les jolis papiers de nos professionnels avec un grand P de l’information avec un grand I, pour les ressortir sur commande au premier recruteur ou supérieur hiérarchique venu.
De ma très modeste place de citoyen, je conseille donc a Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a du conserver un intérêt certain pour les questions d’identité numérique, de contacter les éminents journalistes du parisien.fr - par définition con-pétents - et d’expliquer la présomption d’innocence d’abord, le droit à l’oubli ensuite.

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